« D’OÙ JE VIENS, OÙ JE SUIS, OÙ JE VAIS »

Marcher avec Jésus dans l’évangile de Jean

Jésus a parcouru sur cette terre un chemin, motivé par une grande direction étant d’accomplir la volonté du Père.

Très jeune il a été sensible à cette mission, nous le voyons très bien dans l’évangile de Luc, lorsque Joseph et Marie vont le chercher et le trouver dans le temple :

Luc 2.48,49 : « Quand ses parents le virent, ils furent saisis d’étonnement, et sa mère lui dit: Mon enfant, pourquoi as-tu agi de la sorte avec nous? Voici, ton père et moi, nous te cherchions avec angoisse. Il leur dit: Pourquoi me cherchiez-vous? Ne saviez- vous pas qu’il faut que je m’occupe des affaires de mon Père ? »

Jésus avait alors 12 ans. Très jeune il a été conscient qu’il avait un chemin à parcourir et que son Père était Dieu et non Joseph, et qu’il devait s’occuper des affaires de son Père.

Le mot « affaires » a été rajouté car en grec nous ne pouvons pas traduire la phrase. Il faudrait lire « Je dois être… de mon Père ». Dans le contexte, nous comprenons que Jésus est attaché à ce qui concerne le Père.

Très vite il comprend qu’il vient du Père et n’est pas de ce monde, cela nous parle de son origine. Mais très vite également il comprend que le but de sa vie n’est pas en rapport avec ce monde, dans le sens en conformité avec ce monde, mais avec son Père céleste.

Jésus, enfant, était déjà bien différent des autres. Joseph et Marie ne savaient pas où il était et, lorsqu’ils l’ont enfin trouvé, ne comprenaient pas ce qu’il disait. Les gens qui l’écoutaient dans le temple étaient également dans l’étonnement, frappés par son intelligence.

Plus tard, les gens de sa ville natale, ceux qui l’ont vu grandir, vont encore s’étonner :

Matthieu 13.54 à 57a : « S’étant rendu dans sa patrie, il enseignait dans la synagogue, de sorte que ceux qui l’entendirent étaient étonnés et disaient: D’où lui viennent cette sagesse et ces miracles? N’est-ce pas le fils du charpentier? n’est-ce pas Marie qui est sa mère? Jacques, Joseph, Simon et Jude, ne sont-ils pas ses frères? et ses soeurs ne sont-elles pas toutes parmi nous? D’où lui viennent donc toutes ces choses? Et il était pour eux une occasion de chute. »

Jusqu’à sa mort, Jésus va être un mystère pour les hommes ; ils ne vont pas comprendre d’où il venait, ni ce qu’il était en train d’accomplir, ni comprendre la fin de sa vie.

Jean 19.25 à 27 : « Près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la soeur de sa mère, Marie, femme de Clopas, et Marie de Magdala. Jésus, voyant sa mère, et auprès d’elle le disciple qu’il aimait, dit à sa mère: Femme, voilà ton fils. Puis il dit au disciple: Voilà ta mère. Et, dès ce moment, le disciple la prit chez lui. »

Bien entendu, à travers ces paroles, Jésus va demander à Jean de prendre soin de Marie, il fallait quelqu’un pour prendre soin d’elle. Nous pouvons tout de même nous demander pourquoi cette tâche n’a pas été remplie par un de ses fils ? 

Mais les paroles de Jésus vont bien plus loin que le fait de confier Marie à Jean. Par ces paroles, il affirme encore une fois qu’il n’est pas de ce monde. Ni par sa naissance, ni par son chemin, ni par sa fin.

Plusieurs fois, dans l’évangile de Jean, nous voyons Jésus employer les mots « d’où je viens, où je suis ou encore où je vais », décrivant un chemin. A travers ces mots, il nous fait justement comprendre cela : qu’il n’est pas issu de ce monde et qu’il n’est pas venu pour que l’on garde en mémoire dans ce monde son nom. Jésus n’est pas venu pour qu’on grave son nom dans le marbre, pour qu’on érige des monuments ou des statues en son nom. Non, il est venu accomplir une mission que beaucoup ne peuvent pas comprendre ; il est venu parcours un chemin que beaucoup ne peuvent pas comprendre et ne peuvent pas suivre.

Mais il a réservé à certains la capacité de comprendre et la capacité de le suivre. Le Seigneur désire que nous comprenions son chemin et que nous le suivions dans son chemin.

Luc 8.9,10 : « Ses disciples lui demandèrent ce que signifiait cette parabole. Il répondit: Il vous a été donné de connaître les mystères du royaume de Dieu; mais pour les autres, cela leur est dit en paraboles, afin qu’en voyant ils ne voient point, et qu’en entendant ils ne comprennent point. »

Jésus parlait volontairement en paraboles afin que tous ne comprennent pas ses paroles. Mais à ses disciples, il les expliquait en privé. Aujourd’hui, les choses sont identiques : Jésus veut expliquer, en particulier, à ses disciples, ce que signifie sa parole.

Nous avons tous une Bible, mais le Seigneur ne veut pas que notre relation avec la Parole soit une relation d’habitudes. Au contraire, il désire que nous ayons une relation intime avec lui à travers sa parole, et nous enseigner des mystères que l’on ne peut pas connaître, que l’on ne peut pas comprendre sans plonger tout notre coeur, tout notre être, toute notre vie dans cette parole. Ne soyons pas étrangers à ce que nous lisons, mais désirons rencontrer Jésus et comprendre ce chemin qu’il a parcouru.

J’aimerais que nous regardions 7 fois où Jésus va employer les mots « d’où je viens, où je suis ou encore où je vais » dans l’évangile de Jean :

1- Jean 7.25 à 29 / Parole

Nous voyons les habitants de Jérusalem s’interroger sur qui est Jésus et se poser la question « est-ce que les chefs reconnaissent en lui le Christ ? »

Ils connaissent la ville dans laquelle Jésus a grandi, Nazareth ; ils savent aussi où Jésus habitait à ce moment là, à Capernaum, et pour eux il ne peut donc pas être le Messie car ils connaissent d’où il vient.

Selon la tradition, le Messie devait apparaître soudainement pour délivrer Israël sans que l’on connaisse réellement son origine. C’était même un peu plus complexe que cela, comme nous pouvons le voir des versets 40 à 43 :

« Des gens de la foule, ayant entendu ces paroles, disaient: Celui-ci est vraiment le prophète. D’autres disaient: C’est le Christ. Et d’autres disaient: Est-ce bien de la Galilée que doit venir le Christ? L’Écriture ne dit-elle pas que c’est de la postérité de David, et du village de Bethléhem, où était David, que le Christ doit venir? Il y eut donc, à cause de lui, division parmi la foule. ».

Les gens étaient donc divisés quant à l’origine de Jésus et, par rapport à cette origine, ne pouvaient pas vraiment définir si il était le Messie ou non.

Ce passage est assez ironique car, certains réfutant que Jésus est bien le Messie, mettent en avant le fait qu’il doit être un descendant de David et venir du village de Bethléhem ; ce qui est bien le cas. Notons, par exemple, les passages suivants :

Matthieu 2.1,2 : « Jésus étant né à Bethléhem en Judée, au temps du roi Hérode, voici des mages d’Orient arrivèrent à Jérusalem, et dirent: Où est le roi des Juifs qui vient de naître? car nous avons vu son étoile en Orient, et nous sommes venus pour l’adorer. »

Luc 2.4 : « Joseph aussi monta de la Galilée, de la ville de Nazareth, pour se rendre en Judée, dans la ville de David, appelée Bethléhem, parce qu’il était de la maison et de la famille de David »

Romains 1.3 : « et qui concerne son Fils (né de la postérité de David, selon la chair, et déclaré Fils de Dieu avec puissance, selon l’Esprit de sainteté, par sa résurrection d’entre les morts), Jésus-Christ notre Seigneur »

Le prophète Michée annonce le Messie comme venant de Bethléem :

Michée 5.2 : « Et toi, Bethléhem Éphrata, Petite entre les milliers de Juda, De toi sortira pour moi Celui qui dominera sur Israël, Et dont l’origine remonte aux temps anciens, Aux jours de l’éternité. »

Mais, quelle que soit l’origine terrestre de Jésus, le vrai problème est qu’ils ne comprennent pas de qui il vient réellement : de Dieu le Père. Ce qu’il leur dit aux versets 28,29 :

« Vous me connaissez, et vous savez d’où je suis ! (Sous entendu, vous dîtes que vous me connaissez…) Je ne suis pas venu de moi-même: mais celui qui m’a envoyé est vrai, et vous ne le connaissez pas. Moi, je le connais; car je viens de lui, et c’est lui qui m’a envoyé. »

En fait, Jésus leur dit : « vous êtes dans l’erreur car vous regardez humainement et essayez de comprendre humainement (avec votre intelligence, vos a priori, votre tradition…), mais Dieu est vrai et mon origine venant de lui est la vérité ».

C’est en rapport avec la Parole. Jean 1.14 :

« Et la parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité » et le verset 5 nous dit que « les ténèbres ne l’ont point reçue ».

Le mot « recevoir » signifie « comprendre, saisir avec l’intelligence (spirituelle), saisir pour s’approprier la chose ».

Hébreux 4.2 nous dit : « la parole qui leur fut annoncée ne leur servit de rien, parce qu’elle ne trouva pas de la foi chez ceux qui l’entendirent. »

Les juifs ont vu la Parole faîte chair de leurs yeux, mais cela ne leur servi de rien car ils n’avaient pas la foi pour s’approprier Jésus, comprendre et intégrer Jésus à leur propre vie et être sauvés.

Pour s’approprier ce que nous dit la Bible, il nous faut la foi. Sans la foi, elle est inutile à ceux qui l’entendent, à ceux qui la lisent.

Je discutais, il y a peu de temps, avec quelqu’un me disant « ma vie dans la lecture de la parole est plate. Je lis la parole 1h par jour, mais c’est une lecture plate ». Ce n‘est pas ce que le Seigneur désire. Sinon nous sommes comme les juifs qui voient Jésus, mais ne vont pas plus loin ; ils ne comprennent pas, ils ne pénètrent pas la vie, le coeur de Jésus pour comprendre qui il est.

Nous pouvons avoir la bible devant nous et la lire 1h, 2h par jour, sans rencontrer Jésus, sans vivre un coeur à coeur avec lui. Si c’est le cas, nous devons nous interroger et nous demander pourquoi ? Peut- être me suis-je habitué à cela, peut-être je ne prends le temps nécessaire à ce que le Seigneur me parle, peut-être je ne prends pas un temps disposé (je la lis quand je vais me coucher, mais suis déjà à moitié endormi…).

Ne tombons pas dans une habitude avec la Parole ! Dans le désert, le peuple devait aller chercher chaque jour la manne, et cette manne avait un goût de gâteau de miel (Exode 16.31) ou de gâteau à l’huile (Nombres 11.8). La grâce et la conduite/présence du Saint-Esprit doivent accompagner notre lecture de la Parole.

2- Jean 7.33 à 36 ; 8.12 à 29 / Monde

En Jean 7.34, Jésus dit clairement aux juifs qu’il une peuvent pas aller où il va :

« Vous me chercherez et vous ne me trouverez pas, et vous ne pouvez venir où je serai. ».

Ce qu’il répète en Jean 8.21 : « Jésus leur dit encore: Je m’en vais, et vous me chercherez, et vous mourrez dans votre péché; vous ne pouvez venir où je vais ».

Au cas où ils n’auraient pas bien compris, Jésus réaffirme aux juifs qu’il n’a pas la même origine qu’eux. Mais il rajoute ici quelque chose de particulier étant que, non seulement il n’a pas la même origine, mais il n’aura pas la même finalité.

Ce qui va susciter en eux beaucoup de questions

« Où est-ce qu’il va ? Va-t-il se tuer ?… »

Ils ne comprennent toujours pas ; alors le Seigneur va être plus explicite : «

Et il leur dit: Vous êtes d’en bas; moi, je suis d’en haut. Vous êtes de ce monde; moi, je ne suis pas de ce monde. C’est pourquoi je vous ai dit que vous mourrez dans vos péchés; car si vous ne croyez pas ce que je suis, vous mourrez dans vos péchés. » (Jean 8.23,24).

Le Seigneur va être beaucoup plus clair ; non seulement il veut qu’ils comprennent qu’il vient du Père, mais encore que eux-mêmes, les juifs, ne s’abusent pas sur qui ils croient être. C’est le débat qu’ils vont avoir plus loin dans ce chapitre 8 : Jésus leur dit « vous êtes la postérité d’Abraham » (selon la chair) mais aussi « si vous étiez enfants d’Abraham, vous feriez les oeuvres d’Abraham » (il parle alors de la foi).

Encore une fois, il leur démontre qu’il y a quelque chose qu’ils ne comprennent pas, ne connaissent pas. Ce qu’il va dire au

verset 19 : « Vous ne connaissez ni moi, ni mon Père. Si vous me connaissiez, vous connaîtriez aussi mon Père. »

Jésus vient du Père et les juifs ne connaissent ni lui ni le Père. Les juifs prétendent être enfants d’Abraham, mais Abraham avait la foi car il connaissait qu’il existe une cité céleste (Hébreux 11.10) et il connaissait Jésus (par la foi il a vu le jour de Jésus quand il a offert Isaac en sacrifice :

Jean 8.56 : « Abraham, votre père, a tressailli de joie de ce qu’il verrait mon jour: il l’a vu, et il s’est réjoui. »).

En Jean 1.10, il nous est dit que la lumière « était dans le monde, et le monde a été fait par elle, et le monde ne l’a point connue ». Le mot connaître fait référence à quelque chose d’intime, avoir une relation intime avec quelque chose ou quelqu’un.

Ils n’ont pas compris la parole pour la saisir et ne peuvent donc pas être intimes avec elle. Dans la parabole du semeur (Matthieu 13 par exemple), le premier terrain est le long du chemin ; ce n’est pas sur le chemin et il n’y a donc pas de foi. Le deuxième est les endroits pierreux, le passage nous dit que la semence « ne trouva pas un sol profond ». Elle ne peut pas connaître car il n’y a pas cette profondeur dans sa vie.

De la même manière, examinons-nous : Jésus va dire qu’il n’est pas de ce monde, mais qu’il est « d’en haut ». Nous ne sommes pas de ce monde non plus, alors ne vivons pas en conformité avec ce monde, ni attachés à lui. Mais plutôt, soyons attachés aux choses d’en haut.

Colossiens 3.1 à 3 : « Si donc vous êtes ressuscités avec Christ, cherchez les choses d’en haut, où Christ est assis à la droite de Dieu. Affectionnez-vous aux choses d’en haut, et non à celles qui sont sur la terre. Car vous êtes morts, et votre vie est cachée avec Christ en Dieu »

Notre vraie vie, notre vraie maison, notre vraie patrie n’est pas ici. Pourtant, nous pouvons vivre comme si c’était le cas et avoir ses pensées uniquement attachées à la terre. C’est vrai que nous devons travailler,

avons des factures à payer etc… mais est-ce que nous projetons nos vies en rapport avec ce monde ou en rapport avec l’éternité ? Suivant nos priorités, nous ne ferons pas toujours les mêmes choix de vie.

Nous pouvons être chrétien et projeter notre vie uniquement en rapport avec ce monde : avoir la meilleure carrière professionnelle, la plus grande maison, le plus beau jardin etc… Nous ne sommes pas contre ces choses, si nous pouvons les avoir, mais est-ce le moteur de notre vie ?

Paul va dire, en parlant de certains ouvriers, qu’ils « cherchent leurs propres intérêts, et non ceux de Jésus-Christ. » (Philippiens 2.21). Nous pourrions traduire « tous cherchent leur eux-mêmes », « leur moi ». Les intérêts de qui cherchons nous ?

Sommes-nous toujours centrés sur nous-mêmes et uniquement nous-mêmes ou est-ce que notre amour pour le Seigneur nous attire à passer du temps avec lui ?

Un bon test : quand vous avez du temps de libre, qu’avez vous envie de faire ? Nous pouvons avoir des loisirs, mais nous prennent-ils tout notre temps libre ? Ou nous réjouissons-nous d’avoir du temps pour être avec le Seigneur ?

Nous devons veiller à garder cet éveil dans nos vies ; cette envie de passer du temps avec lui, cette envie de le connaître.

3- Jean 12.23 à 28 / Autorité

Verset 26 : « Si quelqu’un me sert, qu’il me suive; et là où je suis, là aussi sera mon serviteur. »

Par rapport au monde, en Jean 8.12, Jésus va dire que

« celui qui le suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais qu’il aura la lumière de la vie. »

Mais dans ce passage il va plus loin, et nous place dans une relation de serviteur à maître. Ce point est en rapport avec l’étape de l’autorité.

Oui, si tu suis Jésus, tu auras la lumière de la vie, mais maintenant tu dois aller au bout des choses et comprendre que suivre Jésus peut te coûter.

Dans ce passage, Jésus annonce sa crucifixion à ses disciples. Jésus a appris à rester attaché à la volonté du Père et à aller au bout du chemin. Il a accepté la croix et lui-même, bien qu’il soit parfait, a eu des combats dans sa chair pour accepter ce chemin. Mais il nous appelle à le suivre et à accepter ce chemin.

Au verset 24 nous trouvons ce verset bien connu :

« En vérité, en vérité, je vous le dis, si le grain de blé qui est tombé en terre ne meurt, il reste seul; mais, s’il meurt, il porte beaucoup de fruit. »

Une meilleure version dit « si le grain de blé ne tombe et ne meurt en terre » ; c’est premièrement tomber, diminuer, s’abaisser, et deuxièmement mourir. Mourir c’est aller au bout du chemin, au bout du processus.

Le grain de blé doit mourir, mais pour mourir il doit trouver une terre profonde. Rappelez-vous la parabole du semeur et ce deuxième terrain au milieu des cailloux, sans terre profonde. Pour porter du fruit, le grain de blé doit mourir dans cette terre profonde et disparaître. Au four et à mesure qu’il disparaît dans cette terre profonde, il grandi dans la connaissance du Seigneur et se détache de son écorce terrestre, de sa nature charnelle.

Mais pour porter du fruit, il doit aller au bout du processus.

Jésus a été transfiguré (metamorpho en grec = métamorphose = changement de forme) car il passait du temps sur la montagne avec le Père. Ça ne s’est pas produit dans la vallée avec les hommes, au milieu des activités ; mais dans le lieu secret, avec son Père.

Nous ne pouvons pas servir le Seigneur si nous n’apprenons pas déjà à passer du temps avec lui dans le lieu secret. Beaucoup veulent servir mais ne veulent pas suivre ; car ils veulent servir selon leurs pensées, leur volonté, leurs désirs. Mais servir c’est déjà passer du temps avec son Seigneur dans le lieu secret.

Et plus vous êtes appelés à servir, plus vous avez besoin de passer du temps avec lui. Cela peut paraître contradictoire, mais c’est vrai. C’est là que vous réalisez que le Seigneur désire toute votre vie : tout votre coeur, toute votre âme, toute votre force, toutes vos pensées.

Dans ce processus, vous sentez en vous cette urgence de prendre du temps avec le Seigneur, prendre du temps avec le Seigneur, prendre du temps avec le Seigneur… Et c’est aussi là que vous sentez la vie de l’Esprit active en vous, que vous êtes dans ce flot, dans cette vie.

Lorsque vous vivez cela, votre vie dans la Parole n’est plus plate, mais c’est une vie de révélation dans laquelle Dieu vous parle.

A Getshémané, Jésus va dire aux disciples

« Veillez et priez, afin que vous ne tombiez pas dans la tentation; l’esprit est bien disposé, mais la chair est faible. » (Matthieu 26.41).

Ils n’ont pas pu suivre Jésus à la croix et se sont arrêtés en chemin car ils ne veillaient pas, ne priaient pas.

Il est intéressant de remarquer que nous retrouvons cette recommandation de la part de Jésus, sous cette forme, uniquement lors du discours sur le mont des oliviers :

Luc 21.36 : « Veillez donc et priez en tout temps, afin que vous ayez la force d’échapper à toutes ces choses qui arriveront, et de paraître debout devant le Fils de l’homme. »

A ce moment, Jésus parle des événements qui arriveront à la fin des temps ainsi que du jour où il viendra chercher son épouse.

Ephésiens 6.18 nous donne la même recommandation : « Faites en tout temps par l’Esprit toutes sortes de prières et de supplications. Veillez à cela avec une entière persévérance, et priez pour tous les saints. »

« Par l’Esprit », il faut donc être dans ce flot de l’Esprit. Il m’est impossible d’être surpris du retour du Seigneur, si je vis près de lui. C’est impossible ! Car je suis réceptif à lui, à son écoute. Et non seulement je suis à son écoute, mais j’accepte de le suivre.

Enoch, type de l’enlèvement des vainqueurs, vivait près de Dieu et savait qu’il était agréable à Dieu. Il était réceptif.

Hébreux 11.5 : « C’est par la foi qu’Énoch fut enlevé pour qu’il ne vît point la mort, et qu’il ne parut plus parce que Dieu l’avait enlevé; car, avant son enlèvement, il avait reçu le témoignage qu’il était agréable à Dieu. »

Il savait « avant son enlèvement » qu’il était agréable. Nous ne pouvons pas dire que nous ne pouvons pas savoir si nous sommes agréables ou non à Dieu. Et si un domaine de ma vie a besoin d’être réglé, je peux demander au Seigneur d’intervenir dans ma vie pour le régler.

Mais parfois, permettre au Seigneur d’intervenir dans ma vie, va me coûter. Car, pour ce faire, il va peut- être m’amener sur un chemin dans lequel je n’ai pas envie d’aller. C’est alors que la question va se poser : est-ce que je veux le suivre ? Est-ce que je veux aller jusqu’au bout ?

Ce qui est beau est que, si nous acceptons, le Seigneur ira avec nous et marchera devant nous. Et nous pourrons passer l’épreuve appuyé sur lui.

Voyez comme les paroles de Jésus sont fortes :

Jean 12.25 : « Celui qui aime sa vie la perdra, et celui qui hait sa vie dans ce monde la conservera pour la vie éternelle. »

Il emploie les mots « aimer » et « haïr ». « Aimer sa vie » c’est s’aimer soi-même, aimer sa vie plus que le Seigneur ; et « haïr », en grec, c’est détester, poursuivre quelqu’un avec haine, dans le but de le persécuter.

Est-ce que nous haïssons la chair ? Est-ce que nous persécutons la chair dans nos vies ou la nourrissons- nous ?

« Aimer » ici est « phileō », c’est l’amour de l’âme. Et Philadelphie, l’Eglise d’Apocalypse représentant l’Eglise victorieuse avant le retour de Christ, c’est « phileō » également, « l’amour des

frères » (Philadelphos).
A cette Eglise, le Seigneur ne fait aucun reproche. Comment cela est-il possible ? Car les frères et soeurs

ont appris à vivre cet amour « phileō » les uns envers les autres. Mais pas seulement envers ceux que mon âme a envie d’aimer, mais envers tous mes frères et soeurs, même ceux que mon âme avait du mal à aimer.

Et comment cela est-il possible si ce n’est qu’en ayant été gagné dans mon coeur, dans mon âme, par

l’amour « agapaō » du Seigneur ?! « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme, de toute ta pensée, et de toute ta force et tu aimeras ton prochain comme toi-même » ne sont possibles

qu’avec l’amour « agapaō » du Seigneur. Le mot « aimer » est bien « agapaō » ici. Mais c’est « agapaō » dans mon coeur, mon âme, ma force, ma pensée.

Philadelphie accepte cet amour, elle peut paraître faible, mais elle accepte cet amour. C’est cela, mourir à soi-même et aller au bout du chemin.

A Philadelphie il n’y a pas « d’intérêt personnel », il n’y a pas « d’esprit de parti ni de vaine gloire » comme dit Paul dans l’épître aux Philippiens. Philadelphie a vaincu ces choses.

Lors des deux premiers points, Jésus s’adressait aux juifs en général, à la foule. C’est seulement à partir de ce moment que nous voyons écrit qu’il s’est adressé à la foule et à ses disciples (Marc 8.34).

Pourquoi ? Tout simplement, si nous continuons notre parallèle avec Jean 1 (en Jean 1, du premier au dernier verset, nous voyons de manière détaillée les 7 étapes du vainqueur en rapport avec la venue de Jésus) ; nous voyons, en rapport avec l’étape de l’autorité, des versets 10 à 13 :

« Elle était dans le monde, et le monde a été fait par elle, et le monde ne l’a point connue. Elle est venue chez les siens, et les siens ne l’ont point reçue. Mais à tous ceux qui l’ont reçue, à ceux qui croient en son nom, elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, lesquels sont nés, non du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu. »

Le monde n’a pas reçu la lumière qu’est Jésus. Le mot « reçu » signifie « joindre à soi, s’associer à quelqu’un, être le compagnon de, accepter et ne pas rejeter l’obéissance, accepter de reconnaître qu’une personne est selon ce qu’elle enseigne ».

Le monde n’a pas accepté de reconnaître qui est Christ ni de se soumettre à son autorité. Et puisque malheureusement il n’a pas accepté cela, il n’a pas pu bénéficier des privilèges de son autorité.

Mourir à soi et se soumettre au Seigneur nous coûtera forcément quelque chose ; mais en contrepartie nous gagnerons quelque chose en rapport avec son autorité. C’est également en rapport avec le fait de régner.

Rappelez-vous :

Jean 12.25 : « Celui qui aime sa vie la perdra, et celui qui hait sa vie dans ce monde la conservera pour la vie éternelle. »

« Perdre » et « conserver », « perdre » et « gagner, posséder ». C’est un choix !

« Mais à tous ceux qui l’ont reçue, à ceux qui croient en son nom, elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu » :

voilà le privilège des rachetés : c’est d’avoir reçu la puissance, le pouvoir, l’autorité, le droit de devenir enfant de Dieu. Alléluia !

C’est un droit, un pouvoir incroyable !! Comprenons qu’à chaque fois que nous nous soumettons au Seigneur, nous perdons quelque chose quant à la chair, mais nous gagnons quelque chose quant au royaume de Dieu, quant à l’autorité en Christ.

Jésus ne parle de ces choses à ses disciples, concernant ces « d’où je viens, où je suis et où je vais » qu’à partir de ce moment là, car eux reconnaissent qui il est. Finalement, il en parle tard, peu de temps avant d’annoncer sa crucifixion, car il fallait qu’il leur montre ce chemin et aille au bout de ce chemin avant de leur en parler.

Jésus ne se contentait pas de prêcher, mais démontrait ce qu’il disait par sa vie, par son enseignement. Jésus est vraiment qui il dit être et est vraiment selon ce qu’il enseigne. Il nous invite, non pas seulement à le voir, non pas seulement à le suivre pendant un temps, mais à aller avec lui au bout du chemin et à notre tour à porter du fruit et vivre son enseignement.

4- Jean 12.30 à 36 / Vie personnelle

A nouveau, la foule va s’interroger et poser des questions à Jésus. Rappelez-vous, cela s’était arrêté lors du point précédent. Les questions reposent sur la signification du fait que Jésus doit être élevé, ils se demandent ce que cela veut dire.

Jésus parle évidemment de sa crucifixion, mais aussi de sa glorification. C’est ce qu’il va dire au verset 32 :

« quand j’aurai été élevé de la terre, j’attirerai tous les hommes à moi. »

C’est à dire, quand j’aurai été crucifié mais aussi quand je serai retourné auprès du Père.

Mais ils ne comprennent pas. C’est aussi pour cela que le Père a fait entendre sa voix (verset 28) ; mais, même malgré cette voix, ils ne vont pas comprendre. Pourtant c’était pour eux, pour leur bénéfice, afin qu’ils ne doutent pas de lui, malgré la crucifixion.

La croix de Jésus est réellement « un scandale pour les Juifs et folie pour les païens » (1 Corinthiens 1.23). Jésus est « une pierre d’achoppement et un rocher de scandale » (Romains 9.33 / Esaïe 8.14) pour certains, et « une pierre éprouvée, une pierre angulaire de prix, solidement posée » (Esaïe 28.16) pour d’autres.

Cela dépend si nous avons cru ou pas, si nous avons « reçu » ou pas Jésus comme le Sauveur. Rappelez- vous le point précédent.

Mais pour nous qui avons cru, qui l’avons « reçu », pour reprendre le terme de Jean 1 ; pour nous qui sommes « appelés », il est « puissance de Dieu et sagesse de Dieu » (1 Corinthiens 1.24).

1 Corinthiens 1.24 précise bien « appelés », « invités, choisis, désignés » ; c’est un mot en rapport avec l’élection. Jean 1.12,13 nous dit bien que « ceux qui l’ont reçue.. sont nés, non du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu. »

Ce passage, en rapport avec l’étape de la vie personnelle, est un peu une conclusion des 3 précédents points. Il marque une frontière, une délimitation entre ceux qui ne croient pas et ceux qui croient, entre ceux qui ne l’ont pas reçu et ceux qui l’ont reçu, entre ceux qui ne sont pas de la lumière et ceux qui sont de la lumière, entre ceux qui sont d’en bas et ceux qui sont d’en haut, ceux qui sont de ce monde et ceux qui ne sont pas de ce monde (Jean 8.23,24 :

« Et il leur dit: Vous êtes d’en bas; moi, je suis d’en haut. Vous êtes de ce monde; moi, je ne suis pas de ce monde. »).

Il y a une vraie démarcation et, dans ce passage, Jésus insiste sur cette démarcation. Nous ne pouvons pas être des deux côtés en même temps.

C’est vrai par rapport au salut, nous sommes sauvés oui non, nés de nouveau ou non ; nous ne pouvons pas être sauvés à moitié, le purgatoire n’existe pas. Mais cela doit l’être également par rapport à notre marche.

Rappelez-vous le point précédent, Jésus nous pose la question : « veux-tu me suivre ? » Il faut bien se poser la question avant et en calculer la dépense. Celui qui veut « bâtir une tour » doit d’abord s’asseoir et considérer s’il veut/peut aller au bout de sa démarche (Luc 14.28).

Il est important de se poser cette question et, plus nous grandissons avec le Seigneur, plus nous prenons conscience de l’importance de ces paroles. Etre un disciple, devenir un serviteur, demande de bien considérer si nous voulons nous engager dans ce chemin.

Quand Jésus dit que le Fils de l’homme doit être élevé, il met en quelques sortes une fin au Fils de l’homme pour ne plus se placer qu’en tant que Fils de Dieu. Il a toujours été Fils de Dieu, mais était sur terre également Fils de l’homme. Mais ce temps va finir et le Seigneur met la lumière uniquement sur le Fils de Dieu.

De la même manière, nous vivons dans ce monde, mais ne sommes pas de ce monde, nous sommes nés dans la chair, mais nous sommes aussi enfants de Dieu, nés de la volonté de Dieu (et c’est notre première filiation, la plus importante ; même si nous devons honorer nos parents et les gens de notre famille).

Nous avons également sur terre cette double nature : nés dans la chair, mais enfants de Dieu, et comme Christ a marché, nous devons marcher dans la lumière. C’est un choix concret que nous devons faire, un « basculement » dans tous les domaines de nos vies. Soit nous marchons d’un côté, soit nous marchons de l’autre.

Nous ne pouvons pas servir deux maîtres, et Dieu ne nous a pas appelés aux ténèbres, mais à la lumière ; il ne nous a pas appelés à la haine, mais il nous a appelés à l’amour… C’est un choix concret que nous devons faire qui doit devenir visible dans nos vies.

Matthieu 5.43 à 45a : « Vous avez appris qu’il a été dit: Tu aimeras ton prochain, et tu haïras ton ennemi. Mais moi, je vous dis: Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent, afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux »

Dieu désire faire une oeuvre intime en nous pour nous amener dans cette marche concrète avec lui ; dans laquelle il y a en nous une vraie démarcation entre ce qui est du monde, de la chair, de Satan, et ce qui est de lui.

Au verset 31, en annonçant sa crucifixion, mais sa glorification, Jésus va dire :

« Maintenant a lieu le jugement de ce monde; maintenant le prince de ce monde sera jeté dehors ».

Il annonce le jugement de Satan et de ce monde.

Ces paroles sont intéressantes car, encore il fois, il met une ligne de démarcation : « Satan est jeté dehors ». A travers la croix et sa glorification, Jésus a détrôné Satan et établi son royaume. Ce Prince qui régnait sur ce monde est détrôné et jeté en dehors du royaume, et celui qui règne est Jésus : le Prince de la vie, le Prince de la paix, le Prince de notre salut.

Avant d’être crucifié, Jésus va parler aux apôtres pour les enseigner et les encourager, et va leur dire :

« …le prince du monde vient. Il n’a rien en moi… ». (Jean 14.30).

Jésus est allé à la croix parfait, Satan n’avait aucune emprise sur lui. A la croix, Jésus a crucifié la chair, jugé le monde et détrôné Satan : c’est une victoire parfaite !

Jean 1.14 : « Et la parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité; et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme la gloire du Fils unique venu du Père ».

Il n’est pas question ici du Fils de l’homme, mais de la « gloire du Fils unique venu du Père ».

Que nous puissions également chercher cette pleine victoire dans nos vies personnelles et être « fils de notre Père qui est dans les cieux ».

L’étape de la vie personnelle pose cette question : où est-ce que je me situe, est-ce que je vis selon la chair ou selon l’Esprit ?

Les juifs avaient le Fils de Dieu devant eux, mais ils n’ont vu que le Fils de l’homme.

5- Jean 14.1 à 3 / Plan

Le Seigneur nous a préparé une place et il désire que nous soyons avec lui dans son royaume. Si plus tôt il a dit à la foule, au monde, qu’il ne pouvait pas le suivre là où il allait, à nous cela est rendu possible par son sacrifice.

Nous sommes dans l’étape du plan et le plan du Père pour son Fils était de venir dans ce monde et offrir sa vie pour sauver les hommes. Mais ce n’est pas seulement cela. Le Seigneur nous a préparé une place et il désire que nous prenions possession de cette place avec lui.

J’aimerais que nous lisions les versets précédents :

Jean 13.33 à 38 : « Mes petits enfants, je suis pour peu de temps encore avec vous. Vous me chercherez; et, comme j’ai dit aux Juifs: Vous ne pouvez venir où je vais, je vous le dis aussi maintenant. Je vous donne un commandement nouveau: Aimez-vous les uns les autres; comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres. A ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres. Simon Pierre lui dit: Seigneur, où vas-tu? Jésus répondit: Tu ne peux pas maintenant me suivre où je vais, mais tu me suivras plus tard. Seigneur, lui dit Pierre, pourquoi ne puis-je pas te suivre maintenant? Je donnerai ma vie pour toi. Jésus répondit: Tu donneras ta vie pour moi! En vérité, en vérité, je te le dis, le coq ne chantera pas que tu ne m’aies renié trois fois. ».

Tout d’abord, Jésus dit clairement au verset 33 que ses disciples ne peuvent pas encore le suivre. C’est normal, puisque Jésus n’a pas encore été glorifié. Donc, même si ils croient en lui, et reconnaissent en Jésus le Christ, le Fils de Dieu, le chemin du salut n’est pas encore ouvert.

Mais la suite du passage nous fait comprendre quelque chose allant plus loin que le simple fait d’être sauvé. Jésus leur fait comprendre, et tout particulièrement à Pierre, qu’ils ne sont pas encore prêts à le suivre comme disciples.

Aux versets 34 et 35, Jésus pose le cadre du but à atteindre. Et le but est de nous aimer les uns les autres comme lui nous a aimés. Il n’y a pas de but plus élevé pour le Seigneur que de nous aimer les uns les autres comme lui nous a aimés. Nous pouvons nous fixer plein de buts dans le Seigneur, plein d’objectifs dans le service (et cela ne remet pas en question le fait que nous sommes appelés à pratiquer les œuvres préparées à l’avance) ; mais le grand but est de nous aimer les uns les autres comme il nous a aimés.

Jean 15.12,13 : « C’est ici mon commandement: Que vous vous aimiez les uns les autres, comme je vous ai aimés. Personne n’a un plus grand amour que celui-ci, qu’il laisse sa vie pour ses amis ».

« Laisser sa vie » est mettre sa propre vie de côté pour ses amis. Suis-je disposé à faire cela ? Par exemple, changer mon programme au bénéfice d’un frère ou d’une sœur dans le besoin ?

Luc 11.5 : « Ami, prête-moi trois pains » ; vous connaissez cette parabole. Que répondons-nous si quelqu’un a un besoin urgent et nous demande de l’aide en pleine nuit ? « Laisse-moi tranquille il est minuit, je dors ! ».

Il peut y avoir des cas d’urgence où nous devons accepter d’être dérangé, même la nuit.

Rappelez-vous, nous avons dit, lors du troisième point, que le serviteur devait premièrement passer du temps avec son Maître. Est-ce que j’accepte, si le Seigneur me réveille en pleine nuit pour prier pour quelqu’un, ou pour le chercher afin de recevoir de lui de le faire ? Si je ne suis pas disposé à faire cela pour le Seigneur, comment puis-je l’être pour mes frères et sœurs ?

1 Jean 3.16 : « Par ceci nous avons connu l’amour, c’est que lui a laissé sa vie pour nous; et nous, nous devons laisser nos vies pour les frères ».

Encore une fois, c’est Jean qui parle ainsi.

Jean avait compris ce qu’est mettre sa propre vie de côté et être un serviteur. Il avait appris à consacrer son temps et sa propre vie pour son Seigneur ; il va le démonter jusqu’à sa mort, enfermé dans un cachot humide sur l’île de Patmos.

Dans ce passage, c’est la première fois (par rapport à notre étude) où nous voyons, non pas la foule, non pas le monde s’interroger sur ces paroles énigmatiques de Jésus « d’où je viens, où je suis, où je vais » mais un disciple et en l’occurrence ici Pierre.

Jean 13.36,37 : « Simon Pierre lui dit: Seigneur, où vas-tu? Jésus répondit: Tu ne peux pas maintenant me suivre où je vais, mais tu me suivras plus tard. Seigneur, lui dit Pierre, pourquoi ne puis-je pas te suivre maintenant? Je donnerai ma vie pour toi ».

Nous ne somme plus ici uniquement dans le cadre du salut, mais de la vie de disciple. Et Pierre va au devant d’une grande désillusion. Pourquoi ? Car il n’a pas encore compris qu’il ne peut pas suivre le Seigneur par ses propres forces, sans dépendre de lui.

« Comment ça je ne peux pas te suivre ? Mais si, et en plus j’irai jusqu’à la mort pour toi ». Jésus va lui répondre « Non, non, ce n’est pas vrai ! Tu le crois peut-être, mais tu as une haute estime de toi Pierre ».

A la fin de sa vie, Pierre va aller à la mort pour Christ. Il ne va pas se rétracter, mais accepter le chemin du Seigneur. Pierre dépendait alors pleinement de son Seigneur pour accomplir sa volonté. Celui qui nous rend capable de le suivre c’est lui ! Il veut être celui qui nous rend capable d’accomplir sa volonté : être l’alpha et l’omega de nos vies.

Jean 14.1 : « Que votre coeur ne se trouble point. Croyez en Dieu, et croyez en moi. »

Nous pouvons trouver un encouragement dans ces paroles. Le Seigneur ne nous a pas appelés car il voyait en nous une capacité quelconque. Non, il nous a appelés car il nous a appelés. Cela n’a rien à voir avec nous, mais avec sa grâce, son amour.

Si vous êtes conscients de vos imites, ne vous inquiétez pas, nous avons tous des limites, et elles peuvent devenir votre meilleur allié. Savez-vous pourquoi ?

« …car quand je suis faible, c’est alors que je suis fort. » (2 Corinthiens 12.10).

Je suis fort car je viens puiser dans la force du Seigneur !

La vraie humilité n’est ni se croire capable de quelque chose par soi-même, ni se morfondre sur soi-même ; mais accepter la volonté du Seigneur, appuyé sur sa grâce.

Lorsque le Seigneur appelle, il donne aussi sa grâce pour accomplir sa volonté. Cela ne veut pas dire que tout est toujours facile, qu’il n’y a pas de souffrances, mais il nous donne sa grâce.

Jean 15.5 : « Je suis le cep, vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure porte beaucoup de fruit, car sans moi vous ne pouvez rien faire. ».

Dépendre de Christ est la plus belle chose qui puisse nous arriver ! Dépendre de Christ permet au Seigneur de nous utiliser, permet de comprendre sa volonté, de recevoir sa force pour accomplir sa volonté, de le connaître lui-même davantage… Dépendre de Christ est la liberté !

Nous avons toujours davantage besoin d’apprendre à dépendre du Seigneur.

Romains 11.36 : « C’est de lui, par lui, et pour lui que sont toutes choses. »

Ces 3 relations sont 3 dimensions nous parlant de notre dépendance au Seigneur et dans lesquelles nous avons besoin de grandir. Tout a été créé « de lui, par lui, et pour lui » et nous avons besoin d’inscrire nos vies dans ces 3 dimensions.

Par rapport à Jean 1, en ce qui concerne le point précédent, nous avons dit que Jésus est venu plein « plein de grâce et de vérité » ; aux versets 16 et 17 il est dit

« Et nous avons tous reçu de sa plénitude, et grâce pour grâce; car la loi a été donnée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus-Christ. »

Car Jésus était plein, rempli, il répandait cette grâce et cette vérité autour de lui. Le Seigneur désire que nous soyons toujours plus dépendants de lui, afin d’être toujours plus remplis de lui, pour le servir toujours mieux, pour sa gloire !

Luc 1 nous dit que Jésus nous a été donné pour être « délivrés de la main de tous nos ennemis, afin de le servir sans crainte… dans la sainteté et dans la justice tous les jours de notre vie ».

Ce n’est pas uniquement par rapport au salut, mais bien en rapport avec notre délivrance et un service agréable au Seigneur. Nous sommes déjà agréables au Père, à travers le sang de Jésus ; mais nous pouvons toujours grandir dans le service et découvrir des choses nouvelles en Christ.

6- Jean 14.4 à 14 / Connaissance de Dieu

Nous voyons comme ce point est proche du précédent, mais va encore plus loin. Le Seigneur ne fait pas seulement comprendre que nous avons à marcher sur le chemin, mais que lui est le chemin.

Luc 1 : « marcher devant lui dans la sainteté et dans la justice tous les jours de notre vie » est marcher sur le chemin ; mais pour que cela puisse se mettre pleinement en pratique dans nos vies, nous avons besoin d’aller plus loin et comprendre que lui est le chemin, lui est la vérité, lui est la vie, lui est la justice… lui est notre lumière, et sans lui nous ne pouvons rien faire (Jean 15.5).

Jean 14 et Jean 15 nous rappellent plusieurs fois l’idée de « demeurer » ; nous avons besoin de demeurer en lui et que lui demeure aussi en nous :

Jean 15.4 : « Demeurez en moi, et je demeurerai en vous. »

Le Seigneur nous invite à vivre dans l’intimité avec lui et à demeurer dans cette intimité. Le mot « demeurer » est « meno » en grec signifiant : séjourner, s’attarder, être retenu, être gardé continuellement ; prolonger, avec l’idée de persévérance, d’une permanence, d’une constance.

Demeurer c’est aller encore plus loin avec le Seigneur, accepter encore de s’humilier pour aller encore plus loin dans la pratique de la parole et demeurer profondément en lui.

Nous pouvons servir le Seigneur et dans une certaine mesure pratiquer les dons spirituels, mais sans vraiment le connaître.

C’est le cas des apôtres à ce moment précis. Voyez l’échange que Jésus a avec Philippe aux versets 8 et 9 :

« Philippe lui dit: Seigneur, montre-nous le Père, et cela nous suffit. Jésus lui dit: Je suis depuis si longtemps avec vous, et tu ne m’as pas connu, Philippe ? »

Les apôtres entendaient les paroles de Jésus, voyaient ses œuvres, pratiquaient eux-mêmes les oeuvres qu’il faisait, mais ne le connaissaient pas vraiment.

Le Seigneur ne nous appelle pas seulement à un service, mais à une relation intime avec lui. Et c’est, comme nous le disions lors du point précédent, cette relation avec lui qui nous change et nous permet de le servir de manière plus complète. Pour cela, nous avons parfois besoin de nous humilier encore plus et dépendre encore plus profondément de lui.

Jésus a, lui aussi, connu cette dépendance au Père ; et les paroles qu’il disait ainsi que les oeuvres qu’il faisait venaient du Père. C’est ce qu’il dit au verset 10 :

« …Les paroles je vous dis, je ne les dis pas de moi-même; et le Père qui demeure en moi, c’est lui qui fait les oeuvres ».

Jean 5.19 : « En vérité, en vérité, je vous le dis, le Fils ne peut rien faire de lui-même, il ne fait que ce qu’il voit faire au Père; et tout ce que le Père fait, le Fils aussi le fait pareillement ».

Désirons-nous cette intimité et acceptons-nous cette dépendance ? Apprenons à lui faire encore davantage de place afin qu’il puisse encore se glorifier davantage et que nos coeurs, nos pensées, nos désirs etc… soient remplis de lui ?

Ce passage n’est pas seulement en rapport avec le fait de porter du fruit, mais beaucoup de fruit. Nous voyons 3 fois cette idée dans Jean 15 :

  • –  Jean 15.2 : « Je suis le vrai cep, et mon Père est le vigneron. Tout sarment qui est en moi et qui ne porte pas de fruit, il le retranche; et tout sarment qui porte du fruit, il l’émonde, afin qu’il porte encore plus de fruit. » /connaissance du Père : il est le vigneron et nous lui appartenons. Si nous portons du fruit, il nous émonde afin d’en porter davantage.
  • –  Jean 15.5 : « Je suis le cep, vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure porte beaucoup de fruit, car sans moi vous ne pouvez rien faire ». / connaissance du Fils : il est le cep et nous avons besoin de demeurer en lui afin de porter beaucoup de fruit.
  • –  Jean 15.8 : « Si vous portez beaucoup de fruit, c’est ainsi que mon Père sera glorifié, et que vous serez mes disciples. » / connaissance du Saint-Esprit. Pourquoi ? Car le Saint-Esprit prend ce qui est au Fils et nous le révèle en tant que disciples afin que nous connaissions et marchions dans la vérité (Jean 16.12 à 15 par exemple). Le rôle du Saint-Esprit, dans ce cas précis, est de nous conduire et de glorifier le Père et le Fils.
  • Le Saint-Esprit est un magnifique modèle pour nous. C’est lui qui agit, qui distribue les dons, qui nous fortifie, nous console, nous guide dans la vérité, qui nous rappelle les paroles de Jésus etc… et jamais il n’attire les regards sur lui. Toujours il glorifie le Père et le Fils. En rapport avec cette dépendance et cette intimité, le Seigneur nous fait une promesse étant de répondre à nos prières. De par son intimité avec le Père, sa persévérance, sa fidélité, Jésus a changé tout le cours de ce monde. Jésus a tout délivré, tout racheté. Bien entendu, pour être sauvé, il faut le recevoir, il faut l’accepter. Mais, même si les hommes ne le reçoivent pas et ne bénéficient pas de son salut, cela n’enlève rien au fait qu’il a tout racheté et qu’il s’est tout assujetti (1 Corinthiens 15.27, Hébreux 2.8). De la même manière, en demeurant profondément en lui, le Seigneur désire, qu’à son image, nous puissions également changer les choses autour de nous, dans ce monde, dans l’Eglise. Bien entendu ce n’est pas nous, mais c’est lui en nous, en demeurant profondément en lui. Et puisque c’est en demeurant profondément en lui, une grande partie de ce travail se fait dans la prière.

En fait, en Jean 14 et Jean 15, nous voyons 3 conditions à ce que le Seigneur réponde à nos prières :


Jean 14.12 à 14 : la foi en son nom
Actes 3.16 : « C’est par la foi en son nom que son nom a raffermi celui que vous voyez et connaissez; c’est la foi en lui qui a donné à cet homme cette entière guérison, en présence de vous tous. »

Jésus est allé auprès du Père et a envoyé le Saint-Esprit à travers lequel nous pouvons avoir la foi, prier, pratiquer les dons selon ses directives…

/ ce que Dieu peut (sa puissance)

Jean 15.7 et 8 : demeurer en lui et persévérer dans sa parole = porter beaucoup de fruit
Dans ce passage, le Seigneur nous dit

« Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez ce que vous voudrez, et cela vous sera accordé. »

Alors, la question que nous pouvons nous poser est : qu’est-ce que voulons-nous ?

Jésus rajoute ces paroles aux v9 et 10 :

« Comme le Père m’a aimé, je vous ai aussi aimés. Demeurez dans mon amour. Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, de même que j’ai gardé les commandements de mon Père, et que je demeure dans son amour. »

C’est la clé de ce passage : demeurer dans l‘amour du Seigneur. Le Seigneur regarde à nos coeurs et à ce qui motive nos prières. Tout ce que Jésus a fait, a dit, ses prières etc… tout était motivé par l’amour du Père et par sa volonté.
Demeurer en lui, persévérer dans son amour, est un très bon moyen de connaître sa volonté.

1 Jean 5.14,15 : « Nous avons auprès de lui cette assurance, que si nous demandons quelque chose selon sa volonté, il nous écoute. Et si nous savons qu’il nous écoute, quelque chose que nous demandions, nous savons que nous possédons la chose que nous lui avons demandée. »

Connaître son amour et comprendre sa volonté vont ensemble.

/ ce que Dieu veut

Cela va plus loin que le point précédent qui est « ce que Dieu peut ». « Ce que Dieu veut » est connaître son coeur, son amour.

Les disciples faisaient de grandes oeuvres au nom du Seigneur, mais ne connaissaient pas son coeur, son amour, ses motivations, ses buts recherchés…
A quoi nous sert-il de savoir que le Seigneur est puissant pour agir si nous ne connaissons pas son amour et ne croyons pas qu’il veut agir ? Il y a quelque chose d’incomplet dans notre foi en cela (le Seigneur va d’ailleurs confronter les limites de la foi des disciples en redescendant de la montagne où il fut transfiguré et leur enseigner le secret de l’intimité avec Dieu dans la prière).

Jean 15.16 et 17 : dans ce passage, le principe de l’amour revient, mais le Seigneur rajoute quelque chose : il nous fait savoir que c’est lui qui nous choisis et nous établis.

Ce point est en rapport avec le principe d’autorité ; et l’autorité est en rapport avec la soumission, l’humilité.


Les disciples ont reçu du Seigneur l’autorité pour guérir les malades, chasser les démons, mais ils n’auraient rien pu faire sans cette délégation d’autorité.

Luc 10.17 à 20 : « Les soixante-dix revinrent avec joie, disant: Seigneur, les démons mêmes nous sont soumis en ton nom. Jésus leur dit: Je voyais Satan tomber du ciel comme un éclair. Voici, je vous ai donné le pouvoir de marcher sur les serpents et les scorpions, et sur toute la puissance de l’ennemi; et rien ne pourra vous nuire. Cependant, ne vous réjouissez pas de ce que les esprits vous sont soumis; mais réjouissez-vous de ce que vos noms sont écrits dans les cieux. »

Ce qui est intéressant dans ce passage est que Jésus ramène les disciples à ce qui est le plus important, étant que leurs noms sont écrits dans les cieux. Nous sommes enfants de Dieu et notre nom est écrit devant le Père dans les cieux. 

En tant qu’enfants, le Seigneur nous appelle à régner avec lui, de cette place d’autorité, comme fils et filles. Mais, en tant que Fils, Jésus lui-même, dans sa dépendance au Père, a dû accepter la croix bien qu’il aurait pu l’éviter et user d’autorité pour commander à « douze légions d’anges » de le délivrer (Matthieu 26.53). Mais le Seigneur s’est soumis à la volonté du Père et à son autorité suprême afin d’accomplir les Écritures. 


Oui le Seigneur est puissant et peut agir, oui il nous aime et veut agir, mais parfois il fait autrement et il nous faut aussi l’accepter. 


Ce troisième point ne doit pas remettre en question les deux premiers, mais au contraire les compléter. 
 Lorsque nous savons que le Seigneur est tout puissant et que nous connaissons profondément son amour, alors il peut demander des choses à nos vies qui vont au-delà de ce qui nous est compréhensible. Mais ce sont toujours des choses qui le glorifient encore davantage, et nous préparent à régner avec lui en tant que fils et filles de Dieu. 


Ce qui glorifie le plus le Seigneur n’est pas toujours ce qui est le plus visible. Sur la croix, Jésus paraissait faible, et pourtant, la puissance de Dieu s’est manifestée comme jamais auparavant et ne le fera plus jamais. A ce moment en là, à travers son obéissance et son humilité, le Seigneur a racheté l’univers entier. 


Cette faiblesse, cette dépendance, cette humilité est quelque chose qu’il nous faut aussi accepter. Elle ne doit pas annuler notre foi ou l’amoindrir, mais au contraire, nous aider à aller plus loin avec le Seigneur et nous entraîner à régner avec lui. 


C’est, par exemple, à ce moment là que Dieu a demandé à Abraham d’offrir Isaac en sacrifice. Abraham avait reçu la promesse d’avoir un fils et savait que Dieu pouvait et voulait lui donner. Mais, à ce moment là, il a laissé l’autorité à Dieu, et cela a ouvert la voie à quelque chose d’encore plus grand : à travers sa crainte de Dieu, toutes les nations de la terre ont été bénies (Genèse 22.18). Voyez ce que Dieu lui dit :

Genèse 22. 16 : « parce que… tu n’a pas refusé ton fils » : c’est bien en rapport avec l’autorité. « Refuser » c’est aussi retenir, garder pour soi.

A chaque étape, nous acceptons de mourir davantage à nous-même et à regarder davantage au Seigneur et à ses intérêts. Et cela nous mène directement au dernier point. 


7- Jean 17.20 à 26 / Gloire de Dieu

Le début de ce passage, au verset 20, fait parfaitement écho à ce que nous venons de dire : « ceux qui croiront en moi par leur parole ». Ce n’est pas en rapport avec nous-mêmes, mais en rapport avec le fruit, une continuité, une postérité et en rapport avec les intérêts du Seigneur.

Ce passage nous parle de plusieurs choses mais, une notion importante est l’unité arrivée à un terme. Nous sommes ici dans l’étape de la gloire, et cette gloire est en relation avec une unité arrivée à maturité.

Lorsque nous avons regardé le point en rapport avec le plan de Dieu, nous avons dit que le Seigneur désire que nous soyons avec lui où il est, et que nous prenions possession de la place qu’il nous a préparé.

Ici, il désire que nous soyons où il est (verset 24), afin que nous voyons sa gloire ; la focale n’est plus sur nous, mais sur lui.

Les 3 dernières étapes (plan, connaissance et gloire) révèlent des points d’unité :

Jean 13.35 : avoir de l’amour les uns pour les autres (unis les uns aux autres) révèle au monde que nous sommes ses disciples

Tout Jean 14 et 15, comme nous l’avons dit, nous parlent d’intimité avec le Seigneur (Père, Fils et Saint- Esprit) et nous invite à demeurer en lui. Cette vie intime avec le Seigneur est quelque chose de caché que le monde ne peut pas recevoir et donc ne peut pas connaître. Jean 14.15 à 19 : « lire ».
Mais pour nous, dans cette intimité, le Saint-Esprit nous conduit dans la vérité, avec la parole.

Jean 17 nous parle d’une unité complète révélant au monde, non pas cette fois-ci que nous sommes ses disciples, mais que lui, Christ a été envoyé, et que le Père nous a aimés comme il a aimé le Fils. L’accent n’est donc plus sur nous, mais sur Christ et le témoignage que l’épouse rend à Christ.

C’est ce que dit le Seigneur au verset 22 :

« Je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée, afin qu’ils soient un comme nous sommes uns… et que le monde connaisse… ».

Le but est que le monde voit cette unité et connaisse Christ à travers l’épouse. L’épouse doit révéler l’époux.

Au verset 23, le mot « parfaitement » est « teleioō » en grec : rendu parfait, accompli, mené à terme, consacré.

Mais entre temps, il y a l’étape de la connaissance et une intimité personnelle avec lui qui le révèle. Et cette unité, le Seigneur ne nous appelle pas à la vivre avec une ou deux personnes, ce n’est pas la direction que le Seigneur montre, mais avec le plus grand nombre, afin qu’elle soit rendue visible au monde.

C’est d’abord aimer le Seigneur son Dieu

« de tout ton coeur, de toute ton âme, de toute ta pensée, et de toute ta force » et ensuite son « prochain comme soi-même » (Marc 12.30,31).

C’est pour cela qu’il y a l’étape de la connaissance avant celle de la gloire. L’étape de la connaissance est en rapport avec Dieu, mais l’étape de la gloire est en rapport avec mon prochain et un résultat qui glorifie le Seigneur.

Nous savons très bien que cette unité ne sera pas vécue entre tous, l’épouse n’est qu’une petite partie de l’Eglise. Néanmoins, c’est une direction que le Seigneur nous donne et que nous devons rechercher. Nous devons travailler à cela, dans nos vies personnelles et dans ce que nous avons à faire envers nos frères et sœurs.

Rappelez-vous ce que nous avons lu, lorsque nous avons étudié l’épître aux Ephésiens.

Ephésiens 4.13 : « jusqu’à ce que nous soyons tous parvenus à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’homme fait, à la mesure de la stature parfaite de Christ ». « …tous parvenus… à la mesure de la stature parfaite de Christ » ;

C’est ainsi que Christ sera révélé à travers tous, et que nous pourrons former cette épouse parfaite, « sans tache, ni ride » (Ephésiens 5.27).

Jésus nous dit clairement qu’il nous a partagé cette gloire de pouvoir être parfaitement unis les uns aux autres afin de le révéler et de révéler le Père. C’est pour cette raison qu’il l’attend de nous.

Cela peut paraître très loin, mais c’est pour cela qu’il faut s’y donner tout entier et y employer toute sa personne. Cela ne se fera pas en étant tièdes. La tiédeur est ce qui caractérise l’Eglise de Laodicée en Apocalypse ; cette église des derniers temps qui ne vivra pas le premier enlèvement.

A Laodicée, « justice du peuple », chacun vit pour soi, bien installé dans son confort et donnant à Dieu ce qu’il reste. Nous sommes bien loin de ce que nous venons de dire : vivre avec Christ une intimité qui le révèle et se consacrer pleinement à lui, en cherchant ses intérêts.

C’est également tout l’inverse de Philadelphie, « amour des frères ». C’est ce qui caractérise l’épouse, l’Eglise victorieuse des derniers temps : l’amour, l’unité entre les frères.

Ne soyons pas animés par nos intérêts personnels, mais cherchons ceux de Christ. Qu’est-ce que désire le Seigneur ? Qu’est-ce qui est important pour lui ?

L’attention du serviteur n’est pas centrée sur lui-même, mais sur Christ et ce que Christ lui demande pour entraîner les autres avec lui dans la victoire qu’il lui donne (le chemin de perfectionnement qu’il lui permet de vivre).

Penser être vainqueur seul dans son coin ou en s’alliant avec des gens par intérêt personnel est juste une illusion et est non biblique. L’épouse est révélée à travers ceux qui persévèrent pour atteindre cette unité entre les frères ; non pas une unité qui vient des hommes, mais une unité qui vient de Dieu ; par l’Esprit de Dieu, car ils persévèrent pour demeurer dans la parole de Dieu.

Philadelphie pourra paraître faible : Jésus a paru faible sur la croix, mais il était fort et la victoire de Dieu se manifestait à ce moment là.

L’Eglise peut paraître faible lorsqu’elle est rejetée, persécutée, lorsqu’elle ne correspond pas aux standards du monde… mais si il elle vit dans la dépendance de Dieu et dans l’unité, alors elle est forte comme Dieu le veut. C’est ce qui caractérise Philadelphie : elle est petite à ses yeux, mais elle est forte comme Dieu le veut car dépendante de lui et unie.

Avant d’être enlevée, l’épouse laissera au monde le témoignage de Christ. Comment ? A travers l’amour qu’elle a pour son Dieu (aimer Dieu est demeurer dans sa parole) et par son unité.

En restant fidèles à Dieu et à sa parole et voyant l’unité entre nous, le monde connaîtra que Christ est venu et qu’il n’est pas mort mais qu’il est ressuscité en nous et que nous sommes aimés du Père comme il a été aimé du Père.

Le monde sera donc inexcusable car il aura eu ce double témoignage : Christ et l’épouse témoignant de lui.

Les juifs ont été inexcusables car ils ont rejeté Christ et n’ont pas reçu son témoignage (Jean 15.22 à 25). Le monde sera inexcusable car il ne recevra pas le témoignage de l’épouse.

A travers l’histoire de l’Eglise, le Seigneur a toujours eu des témoins. Mais l’opposition entre l’œuvre de Satan dans ce monde et la préparation (perfectionnement) de l’épouse arrivera à sa plénitude. Il sera alors temps que l’épouse quitte ce monde et aille vers son époux.

Le signe que l’épouse sera prête se caractérisera par l’unité avec l’Esprit et l’unité entre les frères.

Apocalypse 22.17 : « Et l’Esprit et l’épouse disent : Viens ! »

L’Esprit et l’épouse sont unis d’une même voix (et l’épouse se sont les frères et sœurs unis entre eux).

Le Seigneur ne désire donc pas seulement que nous soyons où il est, mais que nous voyons sa gloire ; et cela dépend non seulement de notre unité avec lui, mais aussi de notre unité les uns avec les autres. Et plus nous sommes unis a lui, en acceptant de le laisser régner dans nos vies, plus il est disposé à nous partager sa gloire. Rappelons-nous, le Seigneur ne donnera pas sa gloire à un autre (Esaïe 42.8), nous pouvons être certains de cela. Par contre, si nous nous humilions, il nous partagera sa gloire.

Il est facile au Seigneur de confier à celui qui s’humilie de plus grandes choses, car il veillera à ne pas s’enorgueillir, étant conscient de sa toute dépendance du Seigneur. Et c’est bien ce que nous recherchons, apprendre à dépendre encore davantage de lui.

C’est ainsi que nous pouvons commencer à régner avec lui ici bas et que nous règnerons avec lui demain.

Conclusion :

Toute la vie de Jésus, de sa naissance à sa mort, a été un mystère pour les hommes. Sa naissance a été un miracle à la gloire du Père ; sa vie a été glorieuse ; et sa mort également.

Philippiens 2 nous dit que Jésus « s’est humilié lui-même et s’est rendu obéissant jusqu’à la mort, même jusqu’à la mort de la croix ».

Cette mort sur la croix était une mort à la gloire du Père ouvrant le chemin du salut aux hommes.

La fin du parcours de Jésus a été glorieux et la fin du parcours de l’Église doit l’être également. La fin de ce parcours est qu’elle a laissé la chair à la croix. Par sa foi et sa persévérance elle a vaincu le monde. C’est en cela que sera révélée l’épouse.

Jésus s’est sanctifié pour nous (Jean 17.19) et nous apprenons à nous sanctifier pour lui, pour nous préparer à sa rencontre et apprendre à l’aimer comme il nous a aimés ; mais aussi à nous aimer les uns les autres comme il nous a aimés. En cela il n’y a pas de gloire personnelle, mais la gloire de Dieu manifestée à travers des fils et des filles préparés pour régner avec lui.