Avoir l’esprit éveillé et travailler dans le corps de Christ

Nous commençons par lire le livre du prophète Agée chapitre 1.12 à 2.5.

Le livre du prophète Agée se place historiquement après le retour de l’exil (au temps d’Esdras). Au VIème siècle avant Jésus vont se produire plusieurs vagues de déportation des juifs à Babylone (dont 2 grandes nous étant relatées dans la Bible) à la demande du roi Nebucadnetsar.

Pendant 70 années prophétisées par le prophète Jérémie les juifs vont être retenus captifs. Après ces 70 années ils vont avoir la possibilité de retourner à Jérusalem et de reconstruire le temple qui avait été détruit.

Nous voyons ici que, sous l’impulsion du prophète Agée, Dieu va les exhorter à se mettre au travail.

Sous cette impulsion du prophète nous voyons que Dieu va réveiller l’esprit de Zorobabel, le gouverneur de Juda, et de Josué; le souverain sacrificateur, mais aussi de tout le peuple afin qu’ils se mettent au travail et bâtissent la maison de Dieu.

J’aime ce passage, car tout le peuple était d’un seul coeur pour construire la maison de Dieu. Dieu n’a pas seulement réveillé l’esprit d’une ou deux personne, des ministères (Zorobabel et Josué) mais l’esprit de tout le peuple. Et c’est ça l’Eglise de Jésus Christ, c’est tout le peuple ! L’Eglise est composée de tous les membres qui fonctionnent ensemble vers un but commun !

En Ephésiens 4.16, Paul nous donne la description d’une église qui fonctionne correctement. Il la compare à un corps ; c’est évident puisque nous sommes le corps de Christ, dont Christ est la tête. L’Eglise est donc un corps, ce ne sont pas des membres dispersés qui n’ont pas de communion les uns avec les autres.

Comment voulez vous qu’un corps avance si il a une jambe là bas, un bras là bas… ? Il ne peut pas, il est tout désarticulé, déséquilibré.

Nous voyons dans ce passage plusieurs critères qui font que l’Eglise fonctionne et atteint le but recherché.

1 – Le premier point que Paul met en évidence dans ce corps sont
« tous les liens de son assistance »

Quels sont ces liens qui assistent ? Les liens du corps ce sont les muscles, les tendons, les nerfs… tous ces liens permettent au corps de bouger, d’avancer, d’être en mouvement, de fonctionner.

En Ezéchiel 37 (7, 8) Dieu va donner une vision à Ezéchiel. Il va voir une vallée avec des ossements. Dieu va dire à Ezéchiel de prophétiser sur ces ossements afin qu’ils prennent vie et se mettent en mouvement.

On voit que ces os vont se rapprocher les uns des autres et ensuite que va-t-il se passer ?

La première des choses que Dieu va montrer à Ezéchiel est que des nerfs vont venir sur ces os (le mot hébreux « giyd » parle aussi bien de nerfs que de tendons, de muscles). Ces nerfs symbolisent les différents services que Jésus a donné au sein de son corps afin qu’il puisse fonctionner.

En Ephésiens 4.8 il nous est dit que Jésus est monté dans les hauteurs, qu’il a emmené des captifs (ressuscité avec lui dans les lieux célestes) et qu’il a fait des dons aux hommes. Il a donné aux uns et aux autres tel ou tel service, tel ou tel ministère.

Au verset 11 il nous est dit qu’il a « donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes… ».

Il n’y a pas que des apôtres, des prophètes… , il a donné plein de services dans le corps.

La résurrection et le fait de recevoir des dons et des capacités sont intimement liés. Tu ne peux pas dire je suis ressuscité mais je ne sers à rien dans l’Eglise. C’est incompatible ! Le Seigneur Jésus a donné des dons et des capacités à chacun. Il n’a jamais visionné un corps dans lequel certains membres seraient inutiles.

Un jour j’étais dans une église que je ne connaissais pas, pendant le culte le Seigneur me donnait une parole et me disait qu’il y avait dans cette assemblée beaucoup de frères et soeurs qui se voyaient inférieurs par rapport à d’autres plus en vue, plus médiatiques. Et cela blessait leur relation avec le Père, ils se dévalorisaient comme si le Père les avaient moins favorisés, les aimaient moins que d’autres.

Quels sont ces services plus en vue ? Etre derrière le micro, comme moi ce matin, je suis plus en vue. Mais cela ne fait pas de moi une personne plus importante. Ce n’est pas parce que je prêche, je suis dans la louange, je fais les annonces, des services qui font que j’ai la parole dans l’église et que les gens m’écoutent que cela fait de moi une personne plus importante.

Nous avons tous des fonctions différentes mais la valeur de chacun est la même ! Personne n’est plus important qu’un autre. Et celui qui prêche, qu’il fasse attention à ce qu’il dit car il aura à rendre des comptes par rapport à ça. Mais comme chacun !

Le Seigneur ne nous récompensera pas par rapport à notre fonction dans l’église mais par rapport à notre sérieux dans la fonction qu’il nous a attribué (parabole des talents dans Matthieu 25 = même louange de la part du Seigneur pour celui qui a reçu cinq talents et celui qui en a reçu deux).

Lorsque je me consacre pleinement à mon service j’en retire spirituellement une joie qui vient de l’approbation de Dieu sur ma vie. C’est cette joie que je retire d’un service fidèle à la fonction que le Seigneur m’a attribué qui raisonnera dans les lieux célestes !

Je ne retirerai aucun récompense à chercher à exercer un service que le Seigneur ne me demande pas ; par contre j’ai tout à gagner à exercer correctement et fidèlement ce qu’il attend de moi.

Donc quand Dieu ressuscite quelqu’un il lui donne des dons, cela fait partie de la résurrection !

Il nous est parlé de tous les liens, et ensuite de tout le corps. Personne n’est mis de côté, personne n’est inutile dans le corps de Christ. Et c’est grâce à tous les liens que tout le corps peut avancer !

2 – Le deuxième point que Paul met en évidence dans ce corps est qu’il a besoin d’être « bien coordonné et de former un solide assemblage »

Le mot « coordonné » en grec veut dire : joindre étroitement ensemble, structurer ensemble les parties d’un corps.

Ce mot grec est formé de trois parties :

sun : associé

harmos : jointure

lego : parler, affirmer quelque chose, soutenir, maintenir, conseiller

J’en ai retiré cette définition : nous sommes appelés à être associés les uns aux autres pour former un tout uni et annoncer un message.

Chaque membre a une place particulière, un rôle particulier. Mais cette fonction s’exerce en relation avec ses frères et soeurs. Le Seigneur ne désire pas que nous fonctionnions de manière individualiste, chacun dans son coin sans communiquer.

Se consacrer à son service c’est bien mais ce n’est pas suffisant. Le Seigneur désire que nous ayons une vision plus large et que nous comprenions que notre service fonctionne avec d’autres services et fait partie d’un tout. Nous avons besoin de nous sentir concernés par tout ce qui se passe dans l’église. Cela ne veut pas dire que nous cherchons à occuper des fonctions qui ne nous reviennent pas ou nous mêler de ce qui ne nous regarde pas mais nous avons à cœur la progression de l’église dans son ensemble.

Ephésiens 3.10 nous dit que « les dominations et les autorités dans les lieux célestes connaissent aujourd’hui par l’Eglise la sagesse infiniment variée de Dieu ». Il y a une sagesse variée de Dieu mais une seule Eglise. Nous avons chacun des dons selon la grâce variée de Dieu mais nous formons un seul corps.

Nous avons une responsabilité commune les uns envers les autres en tant qu’église.

L’unité est un point que l’ennemi attaque beaucoup car elle n’est pas facile à obtenir et car il sait très bien que si il divise l’Eglise ce n’est plus une église dans son essence même, ce n’est plus une assemblée mais c’est un corps divisé.

J’aimerais lire quelques versets qui tendent à chercher l’unité :

Ephésiens 4.1 à 3 : marcher avec humilité et douceur, avec patience, se supporter les uns les autres, conserver l’unité de l’esprit par le lien de la paix. On en parlait le samedi de la dernière réunion de prière : sommes nous unis ? Est ce que quelqu’un a quelque chose dans son cœur envers un autre parmi nous ? Comment attirer la bénédiction de Dieu sur l’église si nous sommes divisés ?

C’est vrai parmi nous mais c’est également vrai envers ceux qui ne sont pas parmi nous dans cette assemblée que nous formons.

Pierre (1 Pierre 3.7) va demander au mari et à la femme de rechercher l’unité afin que rien ne fasse obstacle à leurs prières. Nous ne pouvons pas recevoir la bénédiction de Dieu si nous même ne sommes pas un vecteur de bénédiction.

1 Pierre 4.8 à 10 :

Persévérer dans l’amour

– Persévérer dans la communion fraternelle ; s’inviter les uns les autres et dialoguer et s’expliquer dans l’amour si c’est nécessaire

– Etre le serviteur de ses frères et soeurs. Mettre à la disposition de ses frères et soeurs ses dons et ses qualités.

En Ephésiens 5.21 Paul demande aux chrétiens de se soumettre les uns aux autres dans la crainte de Christ.

Se soumettre les uns aux autres en reconnaissant en l’autre les dons et l’appel de Dieu. C’est une protection et cela va également dans le sens de l’unité. Non pas une unité comme j’ai envie de la voir, mais une unité selon Dieu, selon ce que Dieu a donné à chacun et qui va dans le sens de Dieu.

Cela ne veut pas dire que tout est parfait, que je suis d’accord avec tout ; mais je me soumets à l’autre en reconnaissant les dons et l’autorité que Dieu lui a donné.

Le mot « soumission » est un mot que l’on aime pas beaucoup mais regardons ce qu’il veut dire ici : « hupotasso » mot grec ; « hupo » : sous et « tasso » : soumis mais aussi désigné, institué.

Je me mets sous l’autre par rapport à la place que je vois et reconnais en lui, place à laquelle il a été institué, désigné.

Il veut aussi dire : mettre en ordre, mettre à sa place.

Dans la soumission respective il y a l’unité, et dans l’unité il y a un ordre. Notre corps fonctionne d’une manière bien précise ; toutes choses étant à leur place dans un ordre bien précis. Par exemple, nous n’avons pas une main à la place d’un pied et inversement.

Si nous voulons que le corps soit bien coordonné nous avons besoin que chaque personne soit à la bonne place et que nous reconnaissions en l’autre les dons et l’appel de Dieu sans chercher à prendre une autre place que celle que le Seigneur nous a attribuée.

Il est vrai que c’est un mot qui est parfois mal reçu pour différentes raisons. Mais comprenons que tout le monde est appelé à se soumettre dans le corps de Christ ; il n’y a pas une personne qui n’est pas appelé à se soumettre.

Ce n’est pas seulement vrai pour les chrétiens qui n’ont pas reçu un appel parmi ceux d’Ephésiens 4.11 vis à vis des ministères d’apôtres, prophètes… C’est également vrai pour eux ! Tout le monde est appelé à se soumettre.

Pierre, bien qu’il soit également apôtre, reconnaissait en Paul une sagesse que Dieu lui avait donnée pour comprendre dans les Ecritures des points difficiles à comprendre (2 Pierre 3.15, 16).

Il se soumettait à Paul dans ce qu’il avait reçu de Dieu. Et certainement que Paul devait se soumettre à Pierre dans d’autres domaines. Ne serait-ce qu’en reconnaissant le mandat que Dieu avait donné à Pierre d’être l’apôtre des circoncis et lui des païens (Galates 2.7, 8).

Nous voyons que chacun travaille à sa place sans remettre en question le travail et l’autorité de l’autre. C’est ainsi que le corps est bien coordonné et forme un solide assemblage.

Qu’est ce qui bien souvent brise l’unité entre nous ? Nos paroles. Mais souvenons nous de ce que nous disent les évangiles : « de l’abondance du coeur la bouche parle » (Luc 6.45).

Donc avant de parler et de semer à droite et à gauche des paroles qui vont diviser le corps de Christ examinons nos coeurs et réfléchissons bien.

« Le fruit de la justice est semé dans la paix par ceux qui recherchent la paix » Jacques 3.18.

Dans la vision qu’il reçoit, Ezéchiel, après avoir vu des nerfs venir sur les os, va voir de la chair pousser. La chair c’est ce qui rend compact le corps, c’est ce qui lui permet de former un solide assemblage.

3 – Le troisième point que Paul met en évidence dans ce corps est qu’il y a
« une force qui convient à chacune de ses parties »

Nous n’avons donc pas tous la même fonction dans le corps de Christ ; il y a plusieurs membres avec chacun une fonction différente.

Et comme n’avons pas tous la même fonction nous n’avons pas tous reçu la même force.

Il n’y a pas la même force dans une cuisse et dans un petit doigt.

Le mot force en grec ici est « energia », énergie en français : puissance qui permet d’agir. Nous avons tous une puissance différente qui convient à la fonction que Dieu désire que nous ayons dans le corps. Mais quelle que soit cette force, tous les membres sont utiles.

1 Corinthiens 12.22, 23 : tous les membres du corps sont nécessaires et honorés.

Qu’est ce qui est important ? D’avoir beaucoup de puissance ou de faire convenablement ce que Dieu me demande de faire et de participer efficacement à l’édification du corps de Christ car je suis à ma place ? Le corps n’a pas besoin de quatre jambes, de quatre bras…

Dans Apocalypse 3.7 à 11 Jésus va envoyer son ange pour s’adresser à l’église de Philadelphie. Il va lui dire : « Je connais tes oeuvres. Voici parce que tu as peu de puissance, que tu as gardé ma parole, et que tu n’as pas renié mon nom, j’ai mis devant toi une porte ouverte, que personne ne peut fermer…. Parce que tu as gardé la parole de la persévérance en moi, je te garderai aussi à l’heure de la tentation qui doit venir sur le monde entier… »

Philadelphie est une des églises, avec Laodicée, représentant symboliquement l’Eglise des derniers temps. Savez-vous ce que veut dire Philadephie ? Amour fraternel.

Quelle qualité principale le Seigneur Jésus met il ici en avant ? La puissance ? Non ! Mais la fidélité ! Il dit à cette église « tu as peu de puissance » mais aussi « tu as gardé ma parole et tu n’as pas renié mon nom ».

Cela ne veut pas dire que l’église doit nécessairement avoir peu de puissance, absolument pas et bien au contraire, mais je crois qu’il est plus qu’important, dans les derniers temps que nous sommes, de se rappeler cette vérité.

Jésus viendra chercher une Eglise qui persévère dans la parole et qui confesse son nom.

Le fait que Dieu m’ait donné beaucoup ou peu de puissance n’est pas une preuve de son amour pour moi ! Le type de fonction que Dieu m’a donné n’est pas une preuve de son amour pour moi. Il m’a donné une fonction avec la force qui convient à cette fonction.

Hier je lisais une citation de Reinhard Bonke l’évangéliste allemand. Il disait une chose intéressante : « Beaucoup demandent à Dieu la puissance mais peu sont prêts à se mettre en action ».

On visionne puissance. Mais ce qui me mets en action ce n’est pas la puissance mais c’est l’amour.

C’est comme dans l’évangélisation. N’attendez pas que le Saint Esprit vous pousse à parler de Jésus ; c’est la volonté de Dieu que nous parlions de Jésus. Mais commence à parler de Jésus et alors le Saint Esprit va prendre le relais et va te donner encore plus envie de parler de Jésus et te remplira encore plus d’amour pour les gens ! C’est comme ça que ça se passe, pas l’inverse.

1 Corinthiens 12 finit en parlant des ministères « tous sont-ils apôtres, prophètes… » et des dons spirituels « tous ont-ils le don des miracles ?… ».

1 Corinthiens 13 commence en parlant d’une voie par excellence qui est l’amour.

Les ministères comme les dons spirituels sont importants dans le corps de Christ, même très importants. Mais qu’est ce qui est plus important encore ? C’est l’amour.

Chaque service dans l’église a pour but de chercher à édifier le corps de Christ dans l’amour. C’est la fin d’Ephésiens 4.16 « que tout le corps… s’édifie lui-même dans l’amour ». Il n’y a pas d’autre but !

Lorsque l’on regarde les qualités de l’amour on se rend compte que l’individualisme, la recherche de sa gloire personnelle etc… n’ont rien à faire dans le corps de Christ. Et que le but recherché par Dieu n’est pas individuel mais commun : nous avons besoin de penser « corps » !

Ne nous trompons pas de but !

Le troisième point qu’Ezéchiel va voir c’est la peau qui vient couvrir par dessus. La peau sert à protéger le corps.

Cette peau peut être une image des ministères qui ont cette fonction de protéger le corps, d’être une couverture pour le corps. Mais avant tout cette peau qui protège c’est l’amour ; c’est le service de chacun effectué dans l’amour.

Conclusion :

Rappelons nous la fin d’Ephésiens 4.16 : « …le corps s’édifie lui-même dans l’amour. » Lui-même. Dieu a donné à l’Eglise tout ce qui est nécessaire pour que le corps s’édifie lui-même dans l’amour. Dieu a tout donné à l’Eglise ! Nous n’avons pas besoin de l’aide du monde ou d’autre chose !

Nous avons seulement besoin de comprendre le service auquel Dieu nous a appelé chacun d’entre
nous ; en acceptant et en se consacrant à ce service avec humilité et avec la force que Dieu a donné à chacun.

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