Les épîtres de Paul et les 7 églises d’Apocalypse

Nous avions vu ensemble les 7 églises d’Apocalypse. Nous avions essayé de les recarder dans leur époque. Nous avions vu les points forts et les points faibles de ces églises. Nous avions vu que le Seigneur s’adresse à chacune d’entre elles et leur donne des recommandations afin d’être trouvées victorieuses.

Nous avions également dit que ces 7 églises retracent l’Histoire de l’Eglise à travers les époques.

Apocalypse 1.19 à 20 dit : « Écris donc les choses que tu as vues, et celles qui sont, et celles qui doivent arriver après elles, le mystère des sept étoiles que tu as vues dans ma main droite, et des sept chandeliers d’or. Les sept étoiles sont les anges des sept Églises, et les sept chandeliers sont les sept Églises ».

Il y a donc 7 églises et 7 anges. Le mot traduit par « ange » est aggelos en grec, voulant dire également « messager ». Et ce messager a la fonction, parfois de délivrer un message, mais aussi de protéger. Et le Seigneur a un message et a prévu une protection pour chacune de ces églises. Il a un message pour son Eglise et a prévu pour elle une protection, une solution, quelle que soit l’époque qu’elle traverse.

Lorsque nous avons étudié ces 7 églises, nous avons remarqué qu’elles ont traversé des situations différentes.

Lorsque nous lisons le NT, nous réalisons que Paul en a écrit une grande partie. Savez-vous combien d’épîtres a écrit Paul ?

La Bible recueille 14 épîtres écrites par Paul.

Si nous occultons les épîtres s’adressant à des personnes en particulier (Timothée, Tite et Philémon), nous voyons que Paul s’adresse à 7 auditoires distincts. Je préféré auditoire à Eglise car certaines épîtres étaient lues dans différentes églises (lettres circulaires) et deux d’entre elles à un ensemble de personnes (Galates et Hébreux).

Il s’agit des épîtres aux Romains, Corinthiens, Galates, Ephésiens, Philippiens, Colossiens, Thessaloniciens et Hébreux.

J’aimerais que nous regardions ensemble les 7 églises présentées dans Apocalypse et que nous essayons de les connecter avec ces 8 épîtres.

Nous pouvons trouver des thèmes récurrents à certaines épîtres et donc en relier plusieurs à une église particulière d’Apocalypse ; mais j’aimerais que nous essayions de prendre un peu de hauteur et que nous essayions de voir quelle épître pourrait, si possible, d’une manière générale s’accorder avec quelle église d’Apocalypse.

En quoi cela peut-il nous être utile ? Cela nous aide à avoir une vision plus large sur ce qui nous est dit sur chaque église ou dans chaque épître. Cela complète notre lecture.

Ce travail mériterait une étude plus approfondie, mais nous pouvons déjà, rapidement, en faire une première approche.

Commençons par la première église à qui le Seigneur s’adresse dans Apocalypse.

1- Ephèse :

Le mot apôtre y est cité (la seule). Elle sait reconnaître les vrais apôtres des faux. Cela veut donc dire qu’elle en a au milieu d’elle et que, par l’expérience, elle sait faire la différence entre les vrais des faux.

Elle « hait les œuvres des Nicolaïtes ». Secte enseignant de fausses doctrines, l’idôlatrie et l’immoralité. Elle a abandonné son premier amour. Elle a négligé cet amour et n’a pas veillé à le garder. 


L’épître aux Ephésiens :

Dans cette épître, Paul dévoile ce « mystère caché de toute éternité en Dieu » qu’est l’Eglise (ch3v9) et nous le présente dans son ensemble.

Il nous présente également le plan voulu par Dieu pour son Eglise étant d’arriver à une pleine maturité afin d’être à l’image de Christ et de révéler Christ. C’est dans cette épître que Paul nous parle des deux types d’unités : « l’unité de l’Esprit » que nous devons conserver par le lien de la paix (ch4v3), mais aussi « l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu » (ch4v13) que nous devons tous atteindre.

Paul ne pose donc pas seulement le fondement des apôtres et des prophètes dont Christ est la pierre angulaire (ch2v20 ; ch3v5), mais il invite à une pleine maturité. Dans cette épître il parle des différents ministères dont le but est d’arriver à cette maturité et connaître les 4 dimensions de l’amour dont parle le chapitre 3.

Connaître les 4 dimensions de l’amour est veiller sur cet amour, travailler à cet amour. C’est justement ne pas perdre le premier amour !

Ce que nous réalisons, malheureusement, est que cette église ne va pas atteindre cette maturité. Nous pourrions également penser « heureusement » sinon nous ne serions pas là. Si l’Eglise avait atteint la perfection au premier siècle, elle aurait été enlevée et nous ne serions pas là.

Pourtant elle a l’enseignement (elle refuse la doctrine des Nicolaïtes), elle a les ministères, elle a les apôtres dans une plénitude. Le fondement des apôtres et des prophètes a été posé dans une plénitude ; il y avait une plénitude des ministères apostoliques et prophétiques pour poser ce fondement.

Cela n’a pas été fait à moitié. Il y avait une plénitude à travers la diversité des ministères, mais aussi l’unité de l’enseignement. Une plénitude a été donnée à l’Eglise.

Malgré tout elle va abandonner son premier amour. Si le Seigneur lui reproche, c’est car il lui avait donné tous les moyens pour que cela soit autrement. Le fondement avait été très bien posé ; par Christ lui- même et à travers les serviteurs qu’il a envoyé.

L’épître aux Ephésiens fini ainsi : « Que la grâce soit avec tous ceux qui aiment notre Seigneur Jésus-Christ d’un amour inaltérable ! » (Ephésiens 6.24).

Le mot « inaltérable » est « aphtharsia » : un amour incorruptible, perpétuel, pure, sincère.

Nous avons reçu cet amour de la part du Seigneur , Jean nous en parle dans ses épîtres. Cet amour est en nous, il ne nous est pas inconnu. Mais nous pouvons le négliger, ne pas le soigner et ne plus chercher à grandir et à nous perfectionner dans cet amour.

Si vous avez un problème avec l’amour, lisez Ephésiens et rappelez-vous ce but que le Seigneur désire atteindre pour son Eglise.

2- Smyrne :

Elle est persécutée de la part des juifs (« ceux qui ses disent Juifs et ne le sont pas » : les juifs dans la chair, en opposition aux juifs spirituellement parlant).

Il lui est demandé de ne pas craindre et de rester fidèle jusqu’à la mort. Aucun reproche ne lui est faite. Il n’est pas parlé de péché particulier.

Les épîtres aux Thessaloniciens :
Les Thessaloniciens vivent également la persécution de la part de leurs compatriotes (1ch1v6 ; 1ch2v14 ;

1ch3v3 ; 2ch1v4,5). Les mots souffrances, afflictions reviennent régulièrement.
Paul fait aussi référence aux persécutions qu’il connaît personnellement de la part des juifs et que les

Eglise de Judée ont connu.

Il fait également savoir que les souffrances sont inévitables et que nous sommes même appelés à cela.

1 Thessaloniciens 3.2,3 : « nous envoyâmes Timothée, notre frère, ministre de Dieu dans l’Évangile de Christ, pour vous affermir et vous exhorter au sujet de votre foi, afin que personne ne fût ébranlé au milieu des tribulations présentes; car vous savez vous-mêmes que nous sommes destinés à cela ».

L’église de Smyrne est encouragée de la même manière à ne pas se décourager et à ne pas avoir peur. Le Seigneur lui dit qu’elle ne pourra pas échapper à ces souffrances, elles sont inévitables, mais il l’encourage à la fidélité et lui fait une promesse.

La première épître aux Thessaloniciens est intéressante dans le fait qu’elle met en comparaison les Thessaloniciens persécutés, comme Smyrne, aux incrédules recherchant la paix et la sûreté. Un jour ils diront « Paix et sûreté » (1 Thess 5v3), car c’est ce qu’ils recherchent, mais la ruine les surprendra.

Le Seigneur nous encourage, quoi qu’il arrive, à trouver la paix et la sûreté en lui. Même si on nous persécute, même si on nous jette en prison.

Dans ces épîtres, Paul parle de l’attitude que nous devons avoir au milieu de/malgré la persécution et l’espérance que nous devons garder. Cette espérance l’ennemi a essayé de la voler aux Thessaloniciens ; nous le voyons dans les deux épîtres.

Dans la première concernant ceux qui sont morts en Christ et la résurrection ; dans la deuxième concernant l’avènement du Seigneur, comme si il était déjà là et qu’ils n’avaient pas eu part à la réunion avec lui pour être épargnés de la colère qui va venir sur les incrédules.

Lorsque nos sommes persécutés, la peur, le stress peuvent saper notre foi, notre espérance. Mais « Dieu ne nous a pas destinés à la colère, mais à l’acquisition du salut par notre Seigneur Jésus-Christ » (1 Thess 5v9).

C’est également ce que dit Jésus à l’Eglise de Smyrne : « Celui qui vaincra n’aura pas à souffrir la seconde mort » (Apo 2v11).

Dans ces épîtres nous pouvons remarquer que Paul, malgré la persécution, appelle les Thessaloniciens à continuer à se perfectionner et qu’elle ne doit pas être une excuse pour abandonner la foi. Il est plein de tendresse, d’encouragement, de douceur, mais garde le cap de la foi. Il rappelle que la persécution est également dans le plan de Dieu pour notre perfectionnement.

1 Thess 5v23,24 : « Que le Dieu de paix vous sanctifie lui-même tout entiers, et que tout votre être, l’esprit, l’âme et le corps, soit conservé irrépréhensible, lors de l’avènement de notre Seigneur Jésus- Christ! Celui qui vous a appelés est fidèle, et c’est lui qui le fera ».

Si je suis persécuté, je peux lire les épîtres aux Thessaloniciens et trouver un encouragement.

3- Pergame :

Elle ne renie pas la foi malgré la persécution.

Nous revoyons les Nicolaïtes. Contrairement à Ephèse, elle a des gens attachés à sa doctrine (comparaison avec la doctrine de Balaam). Voyant qu’il ne pouvait pas maudire le peuple, Balaam a conseillé à Balaak d’envoyer les filles moabites se prostituer avec les hébreux et d’instaurer au sein du peuple les pratiques païennes.

Les Nicolaïtes prônaient un enseignement lié à une grande liberté de mœurs. Le but étant de faire entrer le monde dans l’Eglise afin de dominer sur elle et de dominer tout court. C’était le but recherché par Constantin lorsqu’il a mêlé les rites païens à la foi chrétienne et en établissant la chrétienté religion officielle. Il a recherché le pouvoir.

Pour lui, le conflit entre la foi en Christ toujours grandissante (et l’influence toujours grandissante des chrétiens, malgré les persécutions) et Rome n’était pas arrangeante. Pour stabiliser le royaume, il fallait pacifier ce conflit en unifiant la foi chrétienne et le monde.

Christ se présente comme celui qui a l’épée aiguë à deux tranchants et cette épée sort de sa bouche. Nous sommes dans le contexte de la parole.

Les épîtres aux Galates et aux Hébreux :

Toutes deux sont des épîtres adressées à un auditoire large, ne s’adressant pas à une église particulière.

Toutes deux ont un sérieux problème avec la doctrine et sont tentées d’abandonner la parole telle qu’elle doit être enseignée. Ce sont deux auditoires différents (les Galates étaient des païens, la lettre aux Hebreus s’adresse à des personnes ayant grandi dans la connaissance de la loi), mais toutes deux sont tentées par un retour à la loi. Elles veulent mélanger la loi à la grâce.

Des « docteurs » enseignaient aux Galates qu’ils devaient, en plus de la foi en Christ, observer la loi pour être justifiés.

Les Hébreux ne comprenaient certainement pas pleinement la prééminence de Christ dans leur histoire, dans les ordonnances, dans la loi… mais étaient aussi tentés de retourner sous la loi pour échapper aux persécutions de la part des juifs n’acceptant pas leur conversion à Christ. Nous retrouvons cette notion de persécution que nous avons dans la lettre à Pergame : beaucoup de chrétiens juifs ont été persécutés par leurs compatriotes car ils n’acceptaient pas la foi en Christ.

Lorsque dans la lettre à Pergame il est parlé du trône de Satan (hôtel de Zeus), il ne s’agit pas seulement d’idôlatrie païenne, mais de tout enseignement s’opposant à l’Evangile de Christ. Et le retour à la loi en fait partie.

Galates et Hébreux sont attachés à la loi, aux rites, aux traditions etc… plus qu’à Christ. Et dans ces deux lettres, Paul recentre sur Christ. Christ est celui qui justifie, Christ est la finalité de la loi, Christ est celui qui nous a rendus libres…

Lorsque Christ n’est plus au centre de nos vies, lorsque nous ne le recherchons plus dans la Parole, mais que nous préférons notre enseignement, notre doctrine, que nous voulons nous faire plaisir intellectuellement ; ou alors que nous préférons nos rites, nos petites habitudes (la lecture devient une habitude, un devoir et non une vraie rencontre avec Christ)… Nous privons la Parole de la puissance qu’elle peut avoir sur nos vies et sommes par là même idôlatre.

Les Galates voulaient observer des coutumes, des rites. C’est du légalisme, ils n’en étaient pas moins charnels. Le légalisme est une œuvre charnelle, opposée à la liberté de l’Esprit, au même titre que l’impudicité, les animosités, les excès de toutes sortes… Ce sont des déséquilibrés ; mais Christ désire que nous soyons équilibrés.

Le mélange, quel qu’il soit est une pierre d’achoppement. Balaam, comme les Nicolaïtes, ont enseigné le mélange avec les pratiques du monde ; c’est une pierre d’achoppement. Les juifs cherchent la justification par la loi, c’est une pierre d’achoppement. Une mauvaise compréhension de la Parole est une pierre d’achoppement car elle vient déstabiliser notre marche et notre foi.

Ayons toujours Christ comme centre de nos vies et de notre lecture de la Parole. Il est la Vérité, pourquoi chercher ailleurs ? Lorsque nous lisons la Bible, nous le lisons lui.

Christ a l’épée à deux tranchants et cette épée est équilibrée. Elle ne penche pas d’un côté ou de l’autre car Christ en est le centre et il l’équilibre. Christ, par sa Parole et par son Esprit nous équilibre.

4- Thyatire :

Elle fait des œuvres, il y a de l’amour manifesté (non parfait), elle est fidèle dans son service, constante. Ce sont de très bonnes choses ; mais au milieu de cela se trouvent également des choses très mauvaises.

Il y a un laxisme, une tolérance faisant qu’elle laisse « Jézabel, qui se dit prophétesse, enseigner et séduire » les serviteurs du Seigneur « pour qu’ils se livrent à la débauche et qu’ils mangent des viandes sacrifiées aux idoles ».

Le Seigneur lui donne du temps pour se repentir, mais elle ne veut pas.

Il est intéressant de noter l’inversion entre les versets 20 et 14. A Pergame l’accent est mis sur un problème de doctrine avant la débauche, à Thyatire c’est la débauche avant la doctrine.

A Pergame Balaam enseigne un intermédiaire, Balak, pour mettre une pierre d’achoppement devant le peuple ; à Thyatire Jézabel enseigne et séduit directement les serviteurs. C’est encore plus profond.

Quelle église que connaît Paul a également de grandes qualités, mais aussi de grands problèmes ?

Les épîtres aux Corinthiens :

Il y avait à Corinthe des gros problèmes d’immoralité sexuelle, des gens buvaient, des gens mangeaient des viandes sacrifiées aux idoles en considérant encore les idoles etc…

Différemment à Pergame, nous lisons qu’avant tout, ceci n’était pas dû à un problème de doctrine. Les recommandations que Paul donne aux Corinthiens ne touchent pas directement des points doctrinaux en cherchant à démontrer la divinité de Christ, à faire comprendre que la grâce est suffisante etc.. Tout ce qu’il traite touche des problèmes de mœurs, d’habitudes, comment se comporter dans la société et dans l’Eglise ainsi que la question du mariage et du célibat.

Ce n’est pas avant tout un problème de doctrine qui fait tomber Thyatire dans la débauche, tout comme les Corinthiens. À Pergame oui, chez les Galates oui. On leur enseigne qu’il leur faut mélanger la loi à Christ. Pour cette raison Paul leur dit « Après avoir commencé par l’Esprit, voulez-vous maintenant finir par la chair ? » (Galates 3.3).

A Thyatire et Corinthe c’est différent ; ce n’est pas un problème doctrinal qui les pousse à mal se comporter. Mais il y a à Corinthe certaines personnes ne voulant pas abandonner leurs anciennes pratiques héritées de leurs ancêtres, de la société dans laquelle elles vivent. Elles sont gagnées, séduites par des esprits impurs, par la débauche, par des convoitises diverses, par de l’orgueil, des querelles et ne veulent pas se repentir de ces choses. C’est également le cas de Thyatire !

Ce dont ont besoin avant tout ces deux églises est de se repentir et de rechercher la sanctification.

Lorsque Paul écrit sa deuxième épître aux Corinthiens, il va dire « Je crains qu’à mon arrivée mon Dieu ne m’humilie de nouveau à votre sujet, et que je n’aie à pleurer sur plusieurs de ceux qui ont péché précédemment et qui ne se sont pas repentis de l’impureté, de l’impudicité et des dissolutions auxquelles ils se sont livrés » (2 Corinthiens 12.21).

D’ailleurs la première épître aux Corinthiens n’est pas la première lettre qu’il leur envoie. En 1 Corinthiens 5.9 il cite une lettre dans laquelle il traire déjà des problèmes d’impudicité, d’ivrognerie, d’idôlatrie etc… Donc ce sont des problèmes récurrents qui ne sont pas nouveaux. Dans ces trois lettres Paul est obligé d’en parler en se demandant encore dans la troisième si cela a été réglé chez tous.

De la même manière, le Seigneur dit de Thyatire qu’elle ne veut pas se repentir malgré le temps qu’il lui a laissé pour le faire.

A cause de cela, il lui dit qu’il va envoyer une grande tribulation sur ceux qui commettent adultère avec Jézabel. Nous voyons en 1 Corinthiens 3.17 Paul dire que le Seigneur va détruire celui qui détruit le temple de Dieu car il ne respecte pas l’Esprit de Dieu habitant en lui.

Le Seigneur est obligé de parler durement à Thyatire comme Paul est obligé de parler durement à Corinthe.

A Thyatire comme à Corinthe il est parlé d’un jugement de mort à cause de la débauche : sur les enfants de Jézabel et sur cet homme qui a couché avec la femme de son père que Paul va livrer à Satan. 1 Corinthiens 5.5 : « qu’un tel homme soit livré à Satan pour la destruction de la chair, afin que l’esprit soit sauvé au jour du Seigneur Jésus ».

Il est aussi parlé de ceux qui prennent de manière indigne le repas du Seigneur ; 1 Corinthiens 11.28 à 30 : « Que chacun donc s’éprouve soi-même, et qu’ainsi il mange du pain et boive de la coupe ; car celui qui mange et boit sans discerner le corps du Seigneur, mange et boit un jugement contre lui-même. C’est pour cela qu’il y a parmi vous beaucoup d’infirmes et de malades, et qu’un grand nombre sont morts ».

Corinthe comme Thyatire attirent un jugement de mort sur elles. Même à Laodicée, l’Eglise apostate, il n’est pas parlé de ce jugement.

Il est également parlé, concernant Thyatire, « des profondeurs de Satan ». A Corinthe on touche le fond également. Paul dit en 1 Corinthiens 5.1 : « On entend dire généralement qu’il y a parmi vous de l’impudicité, et une impudicité telle qu’elle ne se rencontre pas même chez les païens; c’est au point que l’un de vous a la femme de son père ».

Si l’Eglise devient pire que le monde, cela devient très grave.

Pourtant Corinthe est ferme dans la foi, elle fait des œuvres, les dons spirituels y sont manifestés (bien que non toujours de manière sage et ordonnée). Comme à Thyatire, il y a de très bonnes choses mélangées à des choses très mauvaises.

Thyatire est l’Eglise qui a le plus de compliments, mais qui, en son sein, a de graves péchés.
Corinthe est également louée pour son excellence dans certains domaines : 2 Corinthiens 8.7 : « De

même que vous excellez en toutes choses, en foi, en parole, en connaissance, en zèle à tous égards… »

Tout ceci est quand même signe d’une grande instabilité !

Christ n’est pas présenté à Thyatire comme celui qui a l’épée à deux tranchants, mais comme celui qui a des yeux comme une flamme de feu et les pieds comme de l’airin ardent. Il est celui qui voit, même au- delà de ce qui est visible (péchés cachés), et est celui qui juge son peuple.

Dieu révèle et juge toujours ce qui est caché à un moment donné. C’est ce qu’il nous montre au verset 23 : « toutes les Églises connaîtront que je suis celui qui sonde les reins et les cœurs ». À la vue de toutes les Églises il révèle ce qui est caché.

2 Corithiens 11.13 : parle de faux apôtres qui se déguisent, prennent l’apparence de (ils prétendent être apôtres), tout comme Jézabel qui se dit prophétesse. Elle s’appelle elle-même prophétesse, elle prétend être et se recommande elle-même, tout comme ces faux ouvriers.

Le chapitre 11 est en rapport avec la séduction, les faux ouvriers, le fait de recevoir un autre esprit, être une vierge pure ou non. Tout ceci fait écho avec les œuvres de Jézabel. Thyatire laisse enseigner et séduire Jézabel, de la même manière Corinthe a laissé entrer dans l’Eglise ces faux apôtres enseigner et séduire.

Il parle aussi de gens qui se revendiquaient de l’un ou de l’autre (Paul, Apollos…), d’autres qui se recommandaient eux-mêmes comme des gens importants ; mais celui qui est approuvé par Dieu est celui qu’il recommande (2 Corinthiens 10.18). Et cela aussi, en son temps, il le met en lumière.

Demandons au Seigneur de nous renouveler dans notre intelligence, dans notre entendement, abandonnons nos anciennes pratiques, non pas seulement ce qui est visible, mais aussi ce qui ne l’est pas, ce qui est caché dans le coeur.

Le Seigneur promet aux vainqueurs de Thyatire d’avoir autorité sur les nations, et non plus d’être dominé par elles, comme elle-même était dominée par ses habitudes mondaines et ses passions.

5- Sardes :

Elle passe pour être vivante mais est morte. Elle doit affermir le reste prêt de mourir.
Ses œuvres ne sont pas parfaites.
Elle doit se rappeler comment elle a entendu et reçu (la Parole de l’Evangile), garder et se repentir.

L’Église de Sardes est intéressante dans l’emploi des mots utilisés par le Seigneur pour s’adresser à elle.

Nous avons les notions d’être vivant ou mort, ne pas avoir son nom effacé du livre de vie ; les notions d’avoir des vêtements blancs ou souillés, d’avoir son nom confessé devant le Père ou non. Ce sont des notions en rapport avec le salut : être sauvé ou non, être passé de la mort à la vie où non.

Le Seigneur parle également d’oeuvres parfaites (plēroō = rempli, complet). Il se présente comme celui qui a « les sept esprits de Dieu et les sept étoiles ». Cela nous parle de quelque chose d’entier, de complet, contrairement à Sardes dont les œuvres ne le sont pas.

Le Seigneur parle aussi d’un message qui nous a été donné, que nous avons reçu au commencement.

Quelle épître de Paul nous parle d’une œuvre complète accomplie par Christ nous faisant passer de la mort à la vie ?

L’épître aux Romains :
Le salut est le grand thème de l’épître aux Romains.

Cette épître nous dévoile le plan du salut pour tous les hommes. L’œuvre de Christ est suffisante, elle est complète aussi bien pour les juifs que pour les non juifs.

Dans cette épître Paul explique clairement que tous les hommes sont pécheurs « et sont privés de la gloire de Dieu; et ils sont gratuitement justifiés par sa grâce, par le moyen de la rédemption qui est en Jésus-Christ » (Romains 3.2,24).

Elle nous explique que les hommes sont justifiés par la loi de la foi et non par celle des œuvres (Romains 3.27). Car personne n’a jamais été justifié ni par la loi ni par les œuvres. L’homme est incomplet en cela, mais il devient complet en Christ.

Mais l’épître aux Romains ne s’arrête pas là, elle nous encourage à aller plus loin : « Que dirons-nous donc? Demeurerions-nous dans le péché, afin que la grâce abonde? Loin de là! Nous qui sommes morts au péché, comment vivrions-nous encore dans le péché? Ignorez-vous que nous tous qui avons été baptisés en Jésus-Christ, c’est en sa mort que nous avons été baptisés? Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême en sa mort, afin que, comme Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, de même nous aussi nous marchions en nouveauté de vie » (Romains 6.1 à 4).

Maintenant que nous sommes devenus participants à la vie de Christ nous devons marcher dans cette vie. Le Seigneur a un plan, une marche, des bonnes œuvres préparées à l’avance pour nos vies afin que nous les pratiquions (Ephésiens 2.10).

Il n’est pas suffisant d’être au bénéfice de l’œuvre parfaite de Christ, il faut nous aussi marcher dans cette vie, vivre par l’Esprit et tendre vers cette perfection.

Romains 7.24 : « Qui me délivrera du corps de cette mort ? » Donc marcher dans la vie et non pas dans la mort.

C’est ce qu’a oublié Sardes.

Sardes est communément appelée l’Eglise endormie. Elle a besoin de se réveiller au risque d’être surprise quand Jésus reviendra, comme les 5 vierges folles qui n’avaient pas assez d’huile pour leurs lampes.

Il n’est pas dénoncé de péchés particuliers comme pour Pergame ou Thyatire ; même si il y a forcément des péchés si nous sommes charnels. Mais il lui est demandé de marcher dans la vie.

Sardes est rentrée dans un train train, un quotidien las sans aucun zèle, sans aucun engouement pour Jésus. Et nous pouvons tomber dans cette habitude.

Certains chrétiens ont des vies complètement monotones : ils viennent à toutes les réunions, ils vont vous dire qu’ils ne commettent pas de péché grave ; mais pour ce qui est de servir le Seigneur, de se consacrer à lui, d’être zélé pour lui, il n’y a plus personne.

Il ne faut surtout pas leur demander de mettre du temps à part pour le Seigneur (au-delà de ce que, dans leur confort, ils ont bien envie de donner), de faire des sacrifices… Mais au final, leurs œuvres ne sont pas parfaites.

Christ a accompli une œuvre parfaite, car il est allé au bout, il a tout donné. Pas seulement ce qu’il avait envie de donner.

Lorsque nous avons perdu le goût de marcher, rappelons-nous l’œuvre parfaite de Christ. Rappelons-nous la joie du salut que nous avions quand nous avons reçu l’Evangile. Nous étions prêts à tout donner pour Christ car nous avions compris que lui nous a tout donné.

L’Eglise de Sardes correspond à la période des temps modernes (XIème au XVIIIème siècles) avec l’apparition de grands réformateurs ayant prôné un retour au salut par la foi. En revenant à la Parole de l’Evangile reçue au commencement ils ont renouvelé leur zèle pour le Seigneur.

6- Philadelphie :

Elle a peu de puissance.
Elle garde la parole (de la persévérance) du Seigneur. Elle n’a pas renié son nom.
Il y a une porte ouverte devant elle…

Philadelphie signifie « amour fraternel ». Nous avons vu qu’elle représente l’Eglise victorieuse, l’Epouse qui sera enlevée car vit dans l’amour, dans l’humilité, dans l’unité.

Nous avons une épître dans laquelle ces notions d’humilité, d’unité, de connaître Christ et d’agir selon sa pensée, son état d’esprit reviennent constamment.

L’épître aux Philippiens :
Nous remarquons, en lisant cette épitre, que Paul avait une relation particulière avec les Philippiens.

Tout d’abord, Paul ne se présente pas comme Apôtre, mais seulement comme serviteur de Jésus-Christ. Dans toutes ses épîtres, Paul a l’habitude de se présenter comme apôtre.

Il n’y a que deux autres lettres dans lesquelles il ne le fait pas : Philémon, mais c’est une lettre un peu particulière, c’est une lettre personnelle envoyée à un ami pour lui demander une faveur (Onésime) et l’épître aux Hébreux (si nous considérons que Paul l’a écrite). Mais cette épitre a la caractéristique de ne pas avoir de présentation d’auteur.

Nous pouvons également noter 2 Thessaloniciens, mais il le fait dans la première épitre. 

1 Thessaloniciens 2.6,7 : « nous aurions pu nous produire avec autorité comme apôtres de Christ, mais nous avons été pleins de douceur au milieu de vous. »

Il leur affirme son autorité comme apôtre.

Dans tout l’épître aux Philippiens nous ne voyons pas cela. Au contraire, nous voyons la relation d’amour réciproque dans laquelle il est engagé avec eux. Nous voyons un équilibre dans l’amour, dans la relation développée des deux côtés.

Paul met en avant l’amour (et non le ministère) et eux répondent dans l’amour. Il y a une maturité dans l’amour développée des deux côtés.

Le mot apôtre n’est donc pas directement trouvé. Mais il l’est de manière un peu camouflée en parlant de Épaphrodite voulant d’ailleurs dire : beau, aimable, agréable, délices.

Nous voyons le mot apôtre, apostolos en grec, à travers le mot « envoyé ». Philippiens 2.25 (Darby) : « mais j’ai estimé nécessaire de vous envoyer Épaphrodite mon frère, mon compagnon d’oeuvre et mon compagnon d’armes, mais votre envoyé et ministre pour mes besoins. »

Il est intéressant de noter que Paul ne cherche pas à se présenter comme apôtre aux Philippiens, mais qu’il n’hésite pas à parler d’Épaphrodite en ces termes.

Bien que non mentionnés, comme dans Ephésiens (et comme dans la lettre à l’église d’Ephèse), les ministères d’Ephésiens 4 sont bien présents à Philippe, mais non pas pour être mis en avant, mais pour être au milieu du corps comme serviteurs, à l’exemple de Christ.

Ils ne sont pas là pour dominer sur le corps, mais ils sont placés au milieu du corps afin que le corps parvienne à la maturité que le Seigneur désire.

Ils sont donc bien présents à Philippe ainsi que dans l’église de Philadelphie ; sinon Philadelphie n’arriverait pas à maturité, Ephésiens 4 est clair avec cela. Dans ce chapitre Paul est très clair : il cite d’abord les ministères, non pas pour les mettre en avant, mais pour mettre en avant leur utilité pour chercher et vivre l’unité et afin que chaque membre entre dans son service et qu’ensemble nous atteignons la maturité que le Seigneur désire.

Voilà le but des ministères : ce n’est pas d’être devant, d’être plus important, mais qu’ensemble le corps tout entier atteigne la maturité voulue par le Seigneur.

L’Eglise victorieuse est une église dans laquelle chacun travaille à sa place avec les dons, les capacités que le Seigneur donne ; sans chercher son intérêt personnel, sans se croire au dessus des autres, mais dans laquelle chacun respecte l’autre et reconnaît l’autre dans le service que le Seigneur lui confie.

Les Philippiens reconnaissent Paul dans le service que le Seigneur lui demande de faire, et Paul reconnaît les Philippiens dans l’amour qu’ils lui manifestent, tout comme il reconnaît Épaphrodite dans son service.

En ce sens, le témoignage d’Épaphrodite est remarquable. Il a risqué sa vie pour aller au bout de sa mission et subvenir aux besoins de Paul. Et non seulement cela, mais il l’a fait sans chercher son intérêt car il ne voulait pas que cela se sache.

Nous voyons quelqu’un de désintéressé et totalement dévoué à son service. Il n’y a pas d’orgueil, pas de mise en avant, pas de vanité.

Épaphrodite a tout donné et est allé au bout de sa vie. Nous avons cette notion récurrente de tout donner et d’aller jusqu’au bout dans Philippiens.

Le plus bel exemple, nous le trouvons en Philippiens 2 avec ce passage incroyable sur l’abaissement et l’élévation de Christ. (J’ai vraiment à coeur que nous étudions Philippiens). Christ est allé au bout de lui- même !

Pour introduire ce passage, Paul invite à prendre exemple sur l’humilité de Christ et encourage à l’unité :

« un même sentiment, un même amour, une même âme, une même pensée » (Ch2v2).

Les 3/4 des problèmes dans l’église sont des problèmes bien charnels de rivalités, de jalousie, de désir d’être le premier, de complexes d’infériorité etc… mais nous devons apprendre à grandir en Christ et à faire mourir ces choses. Nous devons les reconnaître en nous lorsqu’elles se manifestent et les juger comme elles doivent être jugées.

A chaque fois que nous nous enorgueillissons nous déséquilibrons, nous blessons le corps.

C’est aussi dans cette épître que Paul va dire : Philippiens 3.13,14 : « Frères, je ne pense pas l’avoir saisi; mais je fais une chose: oubliant ce qui est en arrière et me portant vers ce qui est en avant, je cours vers le but, pour remporter le prix de la vocation céleste de Dieu en Jésus-Christ. »

Paul est déterminé, il n’a qu’un but étant d’accomplir sa mission. Tout son être est tourné vers Christ. Ephèse a abandonné son premier amour. Elle connaissait le chemin, mais n’est pas allé jusqu’au bout. Philadelphie n’a pas abandonné son premier amour.

À Philippe, nous voyons émerger des problèmes entre Elodie et Syntyche. Nous ne savons pas vraiment ce qu’il se passe entre elles ; nous ne savons pas non plus si il y a une réelle discorde, mais Paul les encourage à chercher l’unité, « à être d’un même sentiment ».

L’église victorieuse règle les problèmes dès qu’ils arrivent ; elle ne laisse pas les problèmes, les discordes, le péché s’installer en son sein. Mais règle les choses à la racine quand elles arrivent. C’est ce que cherche à faire Paul avec Evodie et Syntyche.

C’est également dans cette épître que Paul dit : « Je suis persuadé que celui qui a commencé en vous cette bonne oeuvre la rendra parfaite pour le jour de Jésus-Christ » (Ch1v6). Ce n’est pas une espérance, un encouragement comme dans d’autres épîtres, mais une assurance.

Paul à cette assurance envers les Philippiens car il prie pour eux (il le dit), mais aussi car il connaît leur cœur, leur disposition. C’est très différent des Galates : « Après avoir commencé par l’Esprit, voulez-vous maintenant finir par la chair ? » (Ch3v3).

Nous trouvons ce mot « commencé », enarchomai en grec, seulement dans ces deux passages de la Parole. C’est intéressant !

Ce n’est suffisant de bien commencer, il faut aussi bien finir ! Comme dit l’Ecclésiaste : « Mieux vaut la fin d’une chose que son commencement » (Ch7v8).

Nous pouvons rajouter que les Philippiens ont été les seuls à soutenir Paul financièrement (Philippiens 4.14). Ils l’ont même fait par trois fois, alors qu’il ne leur demandait pas. L’amour qu’ils avaient pour Paul était réel, fidèle et désintéressé.

Aucun reproche n’est fait à Philadelphie. Nous n’en voyons pas non plus dans l’épître aux Philippiens ; seulement des encouragements à l’unité et à persévérer jusqu’au bout.

Examinez ce que Paul dit dans cette épître et mettez-le en pratique à l’image des exemples qu’il cite (il en cite 4) et vous savez être prêts pour le jour de Jésus-Christ. Le seigneur mettra devant vous une porte ouverte, l’entrée dans son Royaume.

7- Laodicée :

Elle est tiède.
Elle pense être riche mais est « malheureux, misérable, pauvre, aveugle et nu » etc…

Laodicée n’est pas connectée à la tête qu’est Jésus-Christ. Le Seigneur est obligé de frapper pour qu’on lui ouvre, ce qui signifie qu’il a été mis dehors.

Quelle épître nous connecte à la tête ? L’épître aux Colossiens :

Les versets 1 à 4 du chapitre 3 étant les versets clés de cette épître : « Si donc vous êtes ressuscités avec Christ, cherchez les choses d’en haut, où Christ est assis à la droite de Dieu. Affectionnez-vous aux choses d’en haut, et non à celles qui sont sur la terre. Car vous êtes morts, et votre vie est cachée avec Christ en Dieu. Quand Christ, votre vie, paraîtra, alors vous paraîtrez aussi avec lui dans la gloire ».

La lettre que Paul a écrite aux Colossiens devait être également lue à Laodicée et inversement, celle qu’ils avaient reçue devait être lue aux Colossiens. Nous avons une connexion entre ces deux églises proches l’une de l’autre. Un message commun leur est délivré.

Paul parle également de Laodicée au ch2v1 en précisant le combat qu’il mène pour ces deux églises.

Il est intéressant de retracer ce parcours que nous trouvons dans ces épîtres écrites par Paul lors de son emprisonnement à Rome. Il y a écrit ces 3 épîtres que sont Ephésiens, Philippiens et Colossiens (plus Philémon).

En Ephésiens Paul pose le fondement, il dévoile le mystère qu’est l’Eglise et donne une direction, un but à atteindre. C’est le point de départ. C’est une épître dévoilant de grandes vérités, posant les grandes bases théoriques que nous allons avoir à suivre.

Philippiens est une épître très pratique. C’est l’aboutissement par la pratique des grandes vérités dévoilés dans Ephésiens. C’est l’Epouse victorieuse vivant dans l’amour.

Et Colossiens s’adresse à l’Eglise de Laodicée. Elle n’est pas restée attachée à son Seigneur et doit retrouver ce lien. Et cette épître est écrite afin que cela n’arrive pas, afin qu’elle ne soit pas trouvée séparée de Christ.

Comme Paul a besoin d’encourager les Colossiens à s’attacher aux choses d’en haut, Laodicée est attachée aux choses de la terre, à son commerce, à son bien-être etc… Elle n’a pas du tout ses pensées aux choses spirituelles. Et car elle est bien sur terre elle croit être bien aux yeux du Seigneur.

Les Laodiciens ne sont plus centrés sur Christ mais sur eux-mêmes. Lorsqu’on lit cette lettre nous avons l’impression que pour les Laodicéens tout est beau, tout va bien. Ils sont « bien propres sur eux », ils ont des beaux habits, ils vivent dans une certaine morale.

Nous pouvons faire le même constat à Colosses. L’Eglise est gagnée par la philosophie nous est-il dit

« Prenez garde que personne ne fasse de vous sa proie par la philosophie et par une vaine tromperie, s’appuyant sur la tradition des hommes, sur les rudiments du monde, et non sur Christ » (Colossiens 2.8).

On mélange la foi avec des philosophies, on fait un mix avec d’autres religions (syncrétisme), avec des courants de pensées. Christ n’est plus présenté comme Seigneur et maître. Il est ramené à un rang inférieur, voir en-dessous des anges. Et au final, Christ est jeté hors de l’Eglise.

Les pensés diffusées à Colosses diminuaient Christ et obligeaient Paul à affirmer sa royauté et sa supériorité, prééminence sur toutes choses. Colossiens 2.9,10 : « Car en lui habite corporellement toute la plénitude de la divinité. Vous avez tout pleinement en lui, qui est le chef de toute domination et de toute autorité ».

Et comme à Laodicée, extérieurement tout paraît beau et gentil, mais au final tout va mal ; à Colosses, ces philosophies, ces préceptes « ont une apparence de sagesse : Ils ont, à la vérité, une apparence de sagesse, en ce qu’ils indiquent un culte volontaire, de l’humilité, et le mépris du corps, mais ils sont sans aucun mérite et contribuent à la satisfaction de la chair » (Colossiens 2.23).

Comme à Laodicée, tout n’est qu’apparence. Mais il leur manque le principal : être connecté à Christ.
Les Laodicéens sont riches extérieurement, mais ils sont pauvres de Christ. Le Seigneur va les avertir

comme Paul va avertir les Colossiens à ne pas se faire voler « le prix de la course » (Colossiens 2.18). Quelles sont nos richesses ? Qu’est-ce qui a du prix à nos yeux ? Philadelphie est pauvre mais riche de

son Seigneur.

Laodicée est une Eglise qui a divorcé avec Jésus. Jésus a été mis dehors. Puisqu’il doit frapper à la porte, il ne vivent plus ensemble, ils ne sont plus en relation.

Dans son épître, Paul exhorte les Colossiens à ne pas se détourner de la foi (ch1v23) c’est à dire prendre une autre direction.

L’apostasie, étymologiquement est l’abandon de la foi. Apostasia vient du verbe apostasion signifiant répudiation, divorce.

Entraînée par des philosophies, l’oecuménisme, le mélange des religions, l’Eglise va se détourner de la foi. Nous n’en sommes pas encore vraiment là, mais ce sera le cas de Laodicée. Et Laodicée verra la venue de l’antichrist.

2 Thessaloniciens 2.3,4 : « Que personne ne vous séduise d’aucune manière; car il faut que l’apostasie soit arrivée auparavant, et qu’on ait vu paraître l’homme du péché, le fils de la perdition, l’adversaire qui s’élève au-dessus de tout ce qu’on appelle Dieu ou de ce qu’on adore, jusqu’à s’asseoir dans le temple de Dieu, se proclamant lui-même Dieu ».

Mais il est beau de voir que Jésus lui ne divorce pas avec l’Eglise, quelle que soit la direction que celle-ci prend.

À Laodicée, Jésus fait aux vainqueurs la promesse de s’asseoir avec lui sur son trône. Colossiens nous dit que nous avons été « transportés dans le royaume de son Fils bien aimé » (ch1v13).

Si il y a un royaume il y a un roi, et si il y a un roi il y a un trône. Colossiens nous re-connecte dans cette relation avec le Roi en affirmant sa suprématie.